Wilderness, Lance Weller, 2012, 334 pages.
La Wilderness peut faire référence à deux choses. Littéralement, c'est la "naturalité", le caractère sauvage d'un espace. Comme celui dans lequel se balade Abel Truman, le héros de ce roman. Mais c'est aussi le lieu d'une bataille pendant la guerre de Sécession, ayant eu lieu les 5 et 6 mai 1864 et ayant fait des milliers de morts. Abel Truman y était et sa vie y a basculé.
Wilderness est un roman de nature writing typique dans la présence constante de l'environnement sauvage autour de l'action et dans ce parfum de verdure (ou de neige) qui s'en dégage. La nature est là, propre à éveiller les réflexions et les souvenirs d'un vieil homme en fin de vie. Elle donne une certaine torpeur et une agréable lenteur au récit.
Narré sous la forme de deux fils narratifs mettant en scène le même personnage principal à deux époques différentes, la guerre de Sécession et le présent 30 ans plus tard, le récit parvient à aborder des thèmes forts, la guerre et le racisme en tête, de manière douce et naturelle. La double narration permet d'apporter de la nuance et de varier les angles, mais les buts se rejoignent sans cesse : dénoncer la futilité de certains actes qui sont loin d'être du passé.
Car bien que se déroulant au XIXème siècle, le récit semble désespéramment d'actualité et le destin de cet homme en quête de rédemption touchera aisément le lecteur. De la littérature blanche bien loin de la futilité qu'elle dépeint, un roman touchant, tranquille et mouvementé à la fois qui dépaysera le lecteur, mais pas que.