Du rififi à Wall Street, Vlad Eisinger, 2020, 309 pages
Ancien journaliste, Vlad Eisinger est devenu un romancier dont la carrière végète. Il est heureusement contacté pour écrire la biographie d'un grand patron. Sauf que cela ne se passe pas très bien, Vlad ayant des envies de Littérature, et le projet s'arrête. Vlad va alors répondre à une autre commande et écrire un roman noir très codifié, mettant en scène un écrivain travaillant sur la biographie d'un grand patron et y découvrant des choses louches. Du rififi à Wall Street conte autant l'histoire vécue par Vlad que l'histoire écrite par Vlad.
Jusque-là, tout semble à peu près normal. Surtout si on ne sait pas que Vlad Eisinger était un des personnages de Roman Américain d'Antoine Bello. Antoine Bello qui est le traducteur de ce livre, expliquant en préface avoir reçu ce texte de Vlad Eisinger, aujourd'hui porté disparu. Il n'y a donc pas seulement un roman dans le roman, il y a un auteur d'un auteur d'un auteur.
Pourtant tout est extrêmement fluide et compréhensible à la lecture, bien plus que mes premiers paragraphes. Du rififi à Wall Street est un ouvrage très joueur, brouillant les frontières entre l'écrivain et sa création, questionnant sans cesse la frontière entre fiction et réalité (avec notamment une très intéressante explication de la "non-fiction" de Truman Capote). Le tout en rendant hommage au roman noir, en en décortiquant les codes et en les appliquant parfaitement. C'est d'une manière générale un roman très riche, mais qui ne perd jamais le lecteurice, restant simple en toutes circonstances.
Il y a énormément de points que je pourrais évoquer, mais Antoine Bello le fait bien mieux que moi. Car l'auteur est si lucide (et taquin) que les réactions que peut provoquer Du rififi à Wall Street se trouvent à l'intérieur même du livre. Rien ne vaut donc mieux que de le lire. Mais c'est en résumé une très grande réussite, un ouvrage très intelligent et bien mené, et ça l'est peut-être encore plus en connaissant le reste de la bibliographie de l'auteur. Ça m'aura en tout cas confirmé dans mon idée de continuer à la découvrir.
Couverture : / Traduction : Antoine Bello
D'autres avis : Alys, TmbM, ...
Je fais une entorse à mes horaires de commentage habituels pour dire simplement: ENCORE UNE VICTOIRE DE BELLO!!! 🥳🥳🥳🥳
RépondreSupprimer@Alys : À deux doigts de lancer un "Antoine Bello Rules" !
SupprimerExcellente idée, ça, mon cher Baroona!!!
SupprimerBref, je suis ravie que tu aies aimé. C'était tellement chouette. Très bien mené et très intelligent. Et en même temps, c'est du pur plaisir populaire.
#AntoineRules
@Alys : Oui, c'est tout autant pour le cerveau éteint et pour le cerveau allumé, c'est très bien fait.
SupprimerBon, on lit lequel maintenant ?
Figure-toi que j'ai déjà Les Éclaireurs dans ma PAL, et comme il forme plus ou moins une série avec Les Falsificateurs pour première étape, la prochaine étape consistera sans doute à me procurer Les Falsificateurs. Avec un titre pareil, en plus!!!
Supprimer@Alys : Ah oui, ton programme est déjà bien établi ! C'est marrant parce que j'ai regardé rapidement sa bibliographie après avoir fini celui-ci et je me suis aussi dit que "Les Falsificateurs" pourrait être ma prochaine étape. ^^
SupprimerJe réitère mon commentaire de chez Alys : c'est émoustillant tout ça. Je lirai ce livre un jour assurément.
RépondreSupprimer@Tigger Lilly : Oui, c'est un terme qui s'applique très bien à ce livre, ça fait des petites explosions dans le cerveau. ^^
SupprimerJe ne suis pas sûre d'avoir tout suivi 😅
RépondreSupprimer@Zina : Ahah. Rassure toi, c'est normal. Mais à la lecture c'est étonnamment compréhensible, c'est ça qui est fort.
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