Le Nouveau, Keigo Higashino, 2009, 330 pages
Keigo Higashino est un auteur japonais de polars dont j'ai déjà lu un bon et un très bon roman dans son genre de prédilection : Un café maison et La Maison où je suis mort autrefois. Plus récemment, je l'ai retrouvé en SF avec l'excellent Les Miracles du bazar Namiya. Qui m'a motivé à lire Le Nouveau. J'ai bien fait : c'est certainement ma meilleure lecture de l'auteur.
Le pitch du roman est on ne peut plus simple : une femme est retrouvée morte étranglée dans son appartement. La préfecture de police de Tokyo est chargée de l'enquête, aidée par le commissariat de Nihonbashi, petit quartier commerçant où se déroule l'affaire. C'est dans ce commissariat qu'a été récemment muté Kaga Kyōichirō - le nouveau - un enquêteur au sens de l'observation très développé - ce n'est pas aussi flashy qu'un Sherlock Holmes, mais l'esprit est là.
Dit comme ça, Le Nouveau semble être un polar lambda. Mais le ton et la construction du récit font la différence. Chaque courte partie va ainsi se concentrer sur un groupe de personnages, le plus souvent lié à une des boutiques traditionnelles de Nihonbashi, qui a un lien indirect avec l'affaire. Les pérégrinations de Kaga - un personnage très simple, profondément gentil, avec une vraie présence malgré sa discrétion - vont lui faire résoudre des éléments à priori anecdotiques de l'affaire tout en démêlant d'autres petits mystères liés aux personnes rencontrées. Évidemment, ce sont des petits détails qui finiront par faire la différence et tout viendra se combiner admirablement lors du dénouement.
Le Nouveau ne propose pas un casse-tête très ardu qui entraînera une résolution excitante et mindblowing. C'est un puzzle, une combinaison de puzzles même, dont on ressent la douce satisfaction de voir toutes les pièces s'emboiter parfaitement. Une douce satisfaction qui s'étend au-delà du mystère. L'ambiance du quartier, les personnages, le ton : tout est calme, agréable, doux. Et c'est pourtant bien un polar. Un polar cosy d'excellente facture.
Couverture : Yoshito Hasaka / Traduction : Sophie Refle
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