vendredi 30 août 2013

Richard Matheson - Je suis une légende

Je suis une légende, Richard Matheson, 1954, 228 pages.

Tout est de la faute de Lune ! Après son Top Ten Tuesday incendiaire sur les pires adaptations cinématographiques où Je suis une légende a pris l'unique place, je me suis senti obligé d'enfin découvrir ce livre, dont le film m'avait plutôt laissé un bon souvenir. En plus, Cornwall a eu la même idée et a été emballée par la découverte, alors plus d'excuses pour repousser.

Réglons tout de suite la question : non, le film Je suis une légende n'est pas l'adaptation du livre Je suis une légende. Cela me permet de doublement critiquer cette couverture rééditée avec Will Smith, puisqu'on est à la limite de la publicité mensongère. Notons que je ne critique pas le film, qui dans mon souvenir est plutôt bon. Ce n'est juste pas la même chose.

C'est un livre très sombre que nous livre Richard Matheson. L'histoire d'un homme seul, obligé de se barricader contre les vampires qui pullulent partout depuis la propagation d'un virus. Et quand je dis seul, c'est seul, et ce n'est vraiment pas la joie. Robert Neville, notre survivant, n'a pour compagnie que la morosité, la solitude et, la plupart du temps, le désespoir. On suit ce antihéros en constante hésitation entre l'envie de se battre et la facilité de sombrer définitivement. C'est loin d'être manichéen, et loin d'être simple pour savoir ce qu'on ressent pour lui. Oui personnellement, alors que tout semble fait pour avoir de l'empathie pour cet humain très humain, j'étais plutôt mal à l'aise.

En face de Neville, les vampires sont l'autre entité importante de l'oeuvre. Des vampires ? Dracula, avec l'ail, les miroirs et le soleil ? En partie. Matheson parvient à reprendre tous les codes du vampirisme, mais en leur offrant une approche scientifique. Quand le fantastique rencontre le réalisme, cela fonctionne très bien. Surtout quand on se rappelle que le livre date de 1954, cela parait presque un tour de force.

Je suis une légende est un livre maîtrisé, qui montre crûment le combat d'un homme, avec ses forces et ses faiblesses, contre des vampires qui n'ont rien à envier aux zombies qui peuplent la science-fiction moderne. Malheureusement, j'ai eu un peu de mal à trouver ma place, et c'est une lecture qui ne m'a pas forcément donné beaucoup de plaisir, mais c'est une simple question de goût. Même la fin, pourtant détonante et faite pour me plaire, a eu un petit goût d'inachevé dans sa montée en puissance. Mais ne m'écoutez pas trop : si vous n'avez pas peur d'un récit bien sombre et torturé, n'hésitez pas !

mercredi 28 août 2013

Akira Yoshimura - L'arc-en-ciel blanc

L'arc-en-ciel blanc, Akira Yoshimura, 1953-1966, 182 pages.

La lecture japonaise du mois d'août, toujours dans le cadre du Challenge Écrivains Japonais d'Adalana. Ce mois était consacré à Akira Yoshimura. Et comme j'aime souvent le faire pour découvrir un auteur, et qu'en plus cela fera une lecture de plus pour le JLNN de Lune, j'ai lu L'arc-en-ciel blanc, un recueil de nouvelles.

Ce recueil comporte quatre nouvelles, qui partagent globalement le thème de la mort et du deuil. Oui, ce n'est pas vraiment joyeux, et même plutôt sombre. Quoiqu’à bien y réfléchir, ce n'est finalement pas si sombre que ça, vu la difficulté des sujets. Et bien que cela rende la chose encore plus particulière, peut-être que la présence d'enfants ou de jeunes en tant que personnages principaux des récits est un élément qui permet de donner un peu de clarté.

L'arc-en-ciel blanc, outre d'être le titre du recueil, est la première nouvelle. On y suit un jeune couple dans ces premiers mois de cohabitation, où tout ne se passe pas bien puisque la jeune femme semble en retrait, en proie à un malaise. Bien que l'on comprenne rapidement ce qui va se passer, l'auteur parvient à traiter un sujet difficile assez simplement et sobrement, et parvient ainsi à créer de l'empathie pour ce couple. Sobre mais fort.

Un été en vêtements de deuil est l'histoire d'un jeune garçon qui vit avec sa grand-mère qui le rejette, ainsi qu'avec de la famille éloignée remisée au fond de la résidence. La nouvelle est un peu longue dans son milieu où il ne se passe rien d'essentiel (je ne nie pas être passé à côté des réflexions sur le deuil), mais tout cela s'oublie quand on arrive à la fin. Une fin choquante et inattendue, qui ne peut laisser indifférent.

Étoiles et funérailles conte la vie de Jirô, jeune fasciné par les funérailles. A l'image de la deuxième nouvelle, je suis un peu passé à côté du milieu du récit, et des réflexions sur la pauvreté et l'amour familial. Mais une nouvelle fois, la fin est choquante et inattendue, et fait oublier le reste de l'histoire.

Le mur de briques conclut le recueil. On y découvre deux enfants tentant de faire échapper un cheval d'un centre d'expérimentations pharmaceutiques. La naïveté et la simplicité du regard des deux enfants permet une histoire touchante, remplie de rêves et d'espoirs. La conclusion est de nouveau inattendue, à la fois dure et belle.

Je me rends compte en écrivant cette chronique qu'avec un peu de recul j'ai plus apprécié ce recueil que je ne le croyais en le refermant. Akira Yoshimura arrive à traiter de sujets durs et tristes avec une sorte de sobriété et de simplicité, aidé en cela par ses personnages jeunes, ce qui donne de la justesse à ses histoires. De plus, il sait parfaitement utiliser l'une des forces de la nouvelle : un dénouement surprenant. Impossible de rester indifférent à la lecture de ces histoires, même si l'on ne sait pas quoi penser. Oh, si, il faut penser à une chose : refermer la bouche et recommencer à respirer.


lundi 26 août 2013

Thomas Day - L'Instinct de l'équarrisseur, Vie & mort de Sherlock Holmes

L'Instinct de l'équarrisseur, Vie & mort de Sherlock Holmes, Thomas Day, 2002, 359 pages.

Un roman mettant en scène Sherlock Holmes est toujours quelque chose qui est tentant. Et quand c'est par Thomas Day, encore plus. Je ne vous parle même pas du cas où cela sent l'histoire qui va partir dans tous les sens... Enfin, si, dans quelques lignes.

L'instinct de l'équarrisseur se déroule dans deux univers parallèles : le notre, où vit Arthur Conan Doyle, et un parallèle, où vivent Sherlock Holmes et John Watson ainsi que les Worsh, une espèce extraterrestre pacifique. Doyle a été recruté par le duo pour être leur biographe - d'où les aventures d'Holmes que nous connaissons. Mais nos versions ne sont que des histoires édulcorées, presque des contes pour enfants, en comparaison du véritable Sherlock, qui se complaît dans la torture et le meurtre.

Le récit se découpe en trois parties. La première est une ancienne novella de Thomas Day, présentant l'univers et les protagonistes par une première enquête liée à Jack l'éventreur. La deuxième partie est centrée sur les "méchants" du roman, dont un certain Moriarty. Enfin, la troisième est la conséquence de la deuxième, le grand affrontement final après une aventure survoltée. Cette découpe en parties donne encore plus de rythme à un récit qui va à tout allure, et, surtout, part à vau-l'eau.

Ce livre est un hommage à Arthur Conan Doyle et à Sherlock Holmes, au créateur et à sa créature. Il suffit de lire la préface ou l'impressionnante bibliographie finale pour s'en rendre compte. Pour moi, la grande force de Thomas Day, c'est de ne pas avoir fait une copie de Doyle. Ce n'est pas vraiment une enquête que nous suivons, mais bien une grande aventure, où s'enchaînent les nombreux clins d'oeil et références à Holmes, ainsi qu'à une multitude d'autres personnages (Jack London, Oscar Wilde, Butch Cassidy,...). Une mention spéciale à la brève participation de Sigmund Freud, hilarante (oui, ce livre pourra en plus vous tirer quelques sourires).

C'est un bon livre, un hommage réussi à un personnage connu de tous, une histoire agréable et passablement loufoque, non dénuée de bonnes idées de science-fiction, qui vous fera rencontrer nombre de personnalités, dans des situations légèrement différentes que ce que l'Histoire a bien voulu nous en dire.
« - Vous êtes sûr de tout ça, Holmes ?
- Bien sûr que non, mais c'est toujours amusant de se lancer dans une telle narration déductive. »

vendredi 23 août 2013

Alain Damasio - La Horde du Contrevent

La Horde du Contrevent, Alain Damasio, 2004, 701 pages.

J'avais lu beaucoup d'avis positifs (et pour être plus précis, que des avis positifs) sur ce livre, notamment chez Le Dévoreur de Livres, AcrO ou Lune. Considéré quasiment par tous comme un chef d'oeuvre, la pression était assez énorme avant l'ouverture. Alea Jacta Est !

Les premières pages sont troublantes. Une longue liste de personnages avec des petits symboles bizarres, puis deux pages énigmatiques, pour finir avec le moment "ouvre-bien-grand-tes-yeux" : le livre commence à la page 701, pour aller en décroissant. J'avais déjà lu cette particularité, mais je l'avais oublié au moment de commencer le livre, et autant dire que cela fait un petit choc. On entre clairement dans un nouvel univers.
Une sensation amplifiée par le début du récit, qui démarre en trombe, en pleine action, sans aucune explication. Cela peut faire peur, mais c'est finalement un excellent choix. Rapidement, bien que sans comprendre tous les tenants et aboutissants, on se retrouve, comme par magie, happé par la lutte que mène cette horde pour sa survie contre le vent.

Mais ce n'est que le début d'une aventure inoubliable, où peu à peu les éléments de compréhension vont venir s'insérer dans le récit. Alain Damasio a réussi à créer un univers unique, porté par une horde de 23 personnages exceptionnelle. Chacun des personnages va être en alternance le conteur de cette histoire, bien que certains seront, assez logiquement, plus utilisés que d'autres. Mais là où l'écriture d'Alain Damasio devient géniale, c'est dans la faculté qu'il a à transmettre une vie propre à chacun de ses 23 personnages, avec une façon de parler se modifiant pour coller au plus près du caractère de chacun. J'ai surement été influencé par la mini-biographie de l'auteur où il est écrit qu' « Alain Damasio écrit peu, par exigence », mais j'ai vraiment trouvé qu'il y avait de la recherche dans l'écriture, que chaque mot était pesé.

Nous avons donc un groupe de personnages attachant, menant une quête improbable vers l'Extrême-Amont, servi par une écriture intelligente. Cela vous semble suffisant à en faire un bon livre ? Il n'empêche que La Horde du Contrevent est bien plus que cela. C'est un fourmillement d'idées et de raisonnements, allant du sens de la vie à l'origine du monde, en passant par le mouvement et même l'écriture. Et bien sûr, le vent. Le vent qui est l'élément central du livre, presque plus important que la Horde elle-même. Si Les Piliers de la Terre a changé à jamais mon point de vue sur les églises et cathédrales, La Horde du Contrevent aura le même effet sur ma manière de ressentir le vent.

samedi 17 août 2013

Xavier Mauméjean - Car je suis Légion

Car je suis Légion, Savier Mauméjean, 2005, 415 pages.

Car je suis Légion. Car je suis Légion. Car je suis Légion ! CAR JE SUIS LÉGION !

Excusez-moi. Mais à chaque fois que je lis ce titre, j'ai envie de le prononcer à haute voix (non, je n'avouerai pas que depuis le début de ce billet je l'ai déjà crié devant mon écran une bonne dizaine de fois). C'est d'ailleurs pour ça que j'ai eu envie de le lire. En tout honnêteté, ça ne vous donne pas la même envie ? C'est pourtant une raison amplement suffisante. Mais je vais quand même essayer de vous en dire un peu plus.

Le genre de Car je suis Légion est assez indéfinissable. Comme le dit Pascal Patoz en quatrième de couverture, une histoire policière dans un contexte de fantasy historique ? En quelque sorte. Mais quelle partie est au premier plan ? Même si cela forme un tout, pour moi l'enquête "policière" est plutôt là en second plan, pour mettre en valeur la vraie perle du livre qu'est la mise en avant d'une civilisation et d'une époque sous-utilisées.

En effet, l'histoire se déroule en 565 av. J.-C., à Babylone, au temps de Nabuchodonosor. Pas commun, n'est-ce pas ? On entre complètement dans un nouvel univers, où les dieux sont omniprésents, et seront la cause de l'intrigue. Il y a aussi toute une réflexion sur la loi, la justice et l'ordre, même si cela aurait pu être encore plus important. Et au milieu de tout ça, il y a Sarban, accusateur de renom, qui découvre un crime louche, qui va le mener dans un complot contre la ville elle-même.

Grossièrement, ce roman peut se diviser en trois parties. Une première plutôt historique et civilisationnelle, pour découvrir Babylone et ses rouages. Une deuxième qui offre plutôt une enquête. Et une troisième qui se situe plus du côté de l'action/aventure. Si les deux premières sont convaincantes, la dernière m'a un peu moins parlé, notamment sur son dénouement, légèrement expéditif.

Néanmoins, Car je suis Légion reste un bon livre. Son titre a un caractère épique, que j'ai retrouvé dans les dernières phrases du roman. Et rien que pour ça, il mérite d'être lu. Je vous le conseille. Car je suis un lecteur. Car je suis un blogueur. Car je suis moi aussi parfois le mal. Car je suis Légion.

mercredi 14 août 2013

Roland C. Wagner - Le Serpent d'angoisse

Le Serpent d'angoisse, Roland C. Wagner, 1987, 116 pages.

Quand j'ai aperçu Le Serpent d'angoisse, je me suis souvenu de l'avoir déjà vu quelque part. Ce n'est pas vraiment étonnant, une couverture aussi colorée ne s'oublie pas. Je me suis même rappelé que c'était Le Dévoreur de Livres qui l'avait chroniqué. Sauf que je n'avais plus aucun souvenir de ce qu'il en avait dit. Pas de problème, il faut savoir tenter. Surtout que je cherchais une lecture pour enfin, après pour je ne sais quelle raison ne pas l'avoir fait plus tôt, entrer dans le challenge de Lune, le JLNN (Je Lis des Nouvelles et des Novellas). Parce que même si je ne suis pas très doué, je crois qu'on peut dire que c'est une novella.

Le Serpent d'angoisse commence un peu chaotiquement. Plusieurs récits s'entrecoupent, sans qu'on ait énormément d'informations. C'est un petit peu le cafouillis. Et puis petit à petit, en partie grâce à la quatrième de couverture qui donne un axe, avouons-le, l'intrigue prend forme. J'ai trouvé ça plutôt bien amené, petit à petit, avec quelques points mystérieux qui durent assez longuement mais trouvent finalement tous leurs significations.

L'histoire en soi est assez simple. Des télépathes se sont développés, et permettent aux puissants de vivre leur idéal dans la psychosphère, un concept à la fois visuel mais pas forcément très compréhensible dans son utilisation. Pendant ce temps, dans la "vraie vie", des villes se révoltent face au pouvoir en place. Il faut avouer que l'idée est assez sympathique, et Marx n'en serait pas mécontent. Le peuple face aux élites, prolétariat contre bourgeoisie !

D'une manière assez primaire, j'ai aimé la lutte contre l'idéalisme américain et les puissances dirigeantes. Et dans le dénouement, j'ai aimé y voir une belle métaphore, que je ne vous révélerai pas pour ne rien vous gâcher. C'est peut-être un peu linéaire dans le déroulé (et c'est là que le chaos des changements de personnages est finalement plutôt utile), mais percutant dans l'idée générale.

dimanche 11 août 2013

Pierre Grimbert - Le Secret de Ji, Volume 2

Le Secret de Ji, Volume 2, Pierre Grimbert, Tomes 3 et 4/4, 1997, 549 pages.

Le Secret de Ji, Volume 2 est étonnamment la suite du Volume 1, et comporte donc les tomes 3 et 4 de la version originelle. Pour tout comprendre sur ce qui pourrait sembler être un grand bazar au niveau cycle/séries/volumes/tomes, référez-vous à mon billet sur le Volume 1 où j'ai tenté d'expliquer tout cela.

On retrouve notre groupe de héros peu de temps après la fin du livre précédent, qui nous avait laissé sur de grandes révélations. Pour ne rien dévoiler, disons que l'aventure poursuit son cours. Assez logiquement, on trouve moins de mystère, et on se retrouve plus plonger dans de l'aventure pure, surtout dans la deuxième partie du roman. Cela rend ce volume un peu en dessous du premier, surtout avec deux/trois éléments qui m'ont semblé un peu moins crédible (alors que c'était selon moi une grande qualité du début).

Néanmoins, cela reste une lecture sympathique. J'ai bien aimé les explications et le symbolisme derrière le peu de magie présente. C'est bien imagé et ça a du sens (ce qui compense le magicien qui sort de nul part...). J'ai aussi vraiment apprécié ce qui touche à la religion, avec de bonnes idées (pas forcément révolutionnaire, mais qui fonctionne toujours). Sur certains aspects, dont notamment les divinités/cultistes, cela m'a vraiment fait penser au Donjon de Naheulbeuk, mais version sérieux (ou vice-versa, mais dans mon ordre de lecture...). Ce qui est assez drôle quand on pense que Pierre Grimbert est le cofondateur des Editions Octobre, où est publié le Donjon de Naheulbeuk.

Je n'ai pas grand chose de plus à dire. Le Secret de Ji est une bonne série, même si elle a tendance à s'essouffler un peu avec le temps et à revenir vers des choses plus basiques. Cela reste une bonne entrée en matière dans l'univers de Ji, que je compte poursuivre un jour par ma lecture des Enfants de Ji.

jeudi 8 août 2013

Pierre Grimbert - Le Secret de Ji, Volume 1

Le Secret de Ji, Volume 1, Pierre Grimbert, Tomes 1 et 2/4, 1997, 507 pages. 
 
Le titre de ce livre me disait quelque chose, mais je ne trouvais pas vraiment pourquoi. En tout cas, je trouvais la couverture splendide. Et puis, je l'ai tourné, et j'ai compris. Illustrations : Julien Delval (dont j'avais adoré les couvertures du Cycle de Wielstadt au Fleuve Noir). Pas besoin de réfléchir, c'est parti pour la lecture !

Le Secret de Ji est à la base une série en 4 volumes publiés en 1997 : Six Héritiers, Le Serment orphelin, L'Ombre des Anciens et Le Doyen éternel. Puis réédité dans une version en deux volumes, présentée ici. Le Secret de Ji fait partie du Cycle de Ji, qui se poursuit avec Les Enfants de Ji (5 volumes) et Les Héritiers de Ji (4 volumes, en cours). Chaque série se déroule dans le monde de Ji (je sais, vous ne vous en doutiez absolument pas), et elle se suivent tout en étant indépendantes (comprendre que chaque série a un début et une fin, mais qu'il y a des liens d'une histoire à l'autre).

Si vous avez bien suivi, vous aurez compris que je vais parler ici du début d'une série que je qualifierai de "bonne grosse Fantasy qui tâche". Car même si je ne sais pas quand je m'attaquerai à la suite (et je parle des Enfants de Ji car la partie Secret est déjà terminée), c'est tout un monde et un énorme univers qui s'ouvre. Comme le démontre les deux cartes qui ornent les premières pages. Oui, ce monde ne tient pas sur une seule page. Deux cartes, deux fois plus de bonheur !

Ce premier volume repose sur un mystère. Un secret, comme énoncé dans le titre, qui se transmet de génération en génération depuis 118 ans, et qui concerne une mystérieuse rencontre entre tous les rois du monde sur l’île de Ji. Le livre va être haletant du début à la fin, avec deux grandes révélations à chaque fin de tome initiale. C'est une chose que j'ai vraiment trouvé bien : l'histoire avance. On ne se retrouve pas à stagner pour rien, juste pour le plaisir de faire durer les choses. Non, on a assez rapidement des éléments qui nous sont fournis, et c'est agréable, puisque notre questionnement parvient à se déplacer et à évoluer.

Une autre bonne surprise se situe au niveau des personnages. J'ai eu un peu peur au départ, puisqu'une grande majorité me semblait un peu antipathique (je préférais d'ailleurs les méchants de l'histoire, les assassins Zü, qui sont vraiment excellents : pas de bons livres sans des ennemis crédibles). Et puis finalement, bien qu'ils puissent être vus comme un peu caricaturaux, ce qu'ils sont en partie mais je ne trouve pas ça vraiment gênant pour ce genre de fantasy, finalement ils s'avèrent être tous plutôt sympathiques. Surtout, ils ne sont ni idiots ni gnangnan, ils font avancer les choses et prennent de bonnes décisions.

Un large monde à découvrir (avec des cartes), des personnages sympathiques, des ennemis qui mériteraient une histoire indépendante, une intrigue haletante et un mystère continuellement présent. En résumé : un premier volume idéal pour découvrir l'histoire de Ji.

mardi 6 août 2013

Vladimir Sorokine - Journée d'un opritchnik

Journée d'un opritchnik, Vladimir Sorokine, 2006, 253 pages.

Ce livre m'a longtemps attiré par son titre - ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien. D'un autre côté, vous vous doutiez surement que je ne l'ai pas lu pour sa couverture... Ni vraiment pour sa quatrième de couverture en fait, qui n'est pas plus emballante que ça. Mais bon, après que mes yeux aient plusieurs fois tilté sur le titre, il me fallait le tenter.

Je ne sais pas si vous avez lu la quatrième de couverture. Si vous désirez tout savoir de ce livre, sans le lire, en deux minutes, faites-le. C'est exactement ce qui y est raconté : une journée d'un opritchnik, comme au temps d'Ivan le Terrible, mais en 2028, avec diverses missions sanglantes entrecoupées de drogues et d'orgies. Le problème, c'est que ce n'est rien de plus, c'est juste cela. Vous aurez juste une version plus détaillée, et un peu plus trash.

Bon, d'accord, l'histoire n'a pas un véritable intérêt en soi, mais peut-être réussit-elle tout de même à passer un message ? Hum... Cette fois, la quatrième de couverture m'en apprendra plus que je n'en ai compris. Une critique du KGB actuel ou en devenir ? Alors oui, Vladimir Sorokine décrit une police d'état complètement mauvaise et assassine. Mais je ne vois pas ce qui permet de faire le lien avec un possible présent. Surtout que c'est daté comme futuriste, avec quelques éléments technologiques novateurs. C'est un peu comme si j'annonçais que Babar est une critique de la monarchie britannique. Je suis sûr qu'en cherchant bien, on doit pouvoir développer quelque chose, mais de base je ne vois pas vraiment pourquoi. Pourquoi ça plus qu'autre chose ? Parce que c'est en Russie ? C'est un peu juste à mon goût.

Vous l'aurez compris, je suis passé à côté de ce livre, alors qu'il a plutôt tendance à bien se lire, à l'exception de certaines scènes un peu hard. Mais il est au final plutôt plat, en déroulant simplement la journée d'un homme. Un homme qui fait le mal au sein d'un système mauvais, soit une chose possible de tout temps et en tous lieux.

vendredi 2 août 2013

Harlan Coben - Faux Rebond

Faux Rebond, Harlan Coben, Tome 2/? de Myron Bolitar, 1996, 306 pages.

Faux Rebond est le troisième livre d'Harlan Coben mettant en scène Myron Bolitar, l'agent sportif qui a la joie d'avoir un entourage qui se crée continuellement des ennuis. Pour avoir déjà lu des "Myron Bolitar" plus récent où le fait est rappelé, j'avais hâte de découvrir celui-ci, se déroulant dans l'univers du basket, et voyant Myron faire son comeback en NBA.

Comment voulez-vous faire une chronique de ce livre sans dire exactement la même chose que pour les précédents ? Je n'ai pas encore trouvé, alors je vais rapidement radoter. C'est toujours la même recette : plein de personnages, qui sont autant d'intrigues, de pistes et de fausses pistes. Au dessus de cela, Myron qui nage dans l'incompréhension et la recherche, accompagné de l'ineffable Windsor Horne Lockwood III (ou Win si vous êtes feignant, mais son nom complet claque quand même). Ça va un peu dans tous les sens, jusqu'à ce qu'on sente qu'on se rapproche de la fin, et que paf, la solution arrive. Je précise que cette dernière phrase n'est pas une critique, j'aime bien l'idée que le dénouement soit un peu brutal, ça apporte un rebondissement et évite des longueurs.

Parce que les longueurs, ce n'est vraiment pas le problème ici. Les mystères s'enchaînent, et se renouvellent dès que l'on pense avoir compris. Sans oublier une bonne dose d'action, puisqu'il y a toujours quelques méchants messieurs qui osent se mettre dans les pattes de nos deux amis. Le tout est saupoudré d'un humour dans les réparties proposées, souvent aux frontières de l'inconscience dans la bouche de Myron, et parfois un peu cour d'école, mais cela va très bien avec l'univers.

À l'exact opposé de ma récente lecture d'Aquaforte, qui est un livre basé sur les descriptions et les gros blocs de texte et donc plutôt exigeant, Faux Rebond est clairement une lecture facile, qui repose essentiellement sur les dialogues. C'est sympa, ça repose le cerveau (dans certaines limites, parce qu'il faut quand même un peu suivre l'intrigue, ça reste un polar...), ça se mange sans faim. Parfait pour l'été !