Les Aiguilles d'or, Michael McDowell, 1980, 517 pages
New-York, 1882. Dans les beaux quartiers vit la famille Stallworth, sous la houlette du juge James Stallworth. À des fins d'avancées politiques et sociales, ses membres vont lancer une grande campagne d'élimination du crime et du vice dans les quartiers pauvres. C'est là que vit la famille Shanks, sous la houlette de la receleuse Lena Shanks, qui va se retrouver dans le viseur des Stallworth.
En un peu de plus de 500 pages, Les Aiguilles d'or conte une grande rivalité familiale qui prend autant la forme d'un roman social que d'un roman noir. Michael McDowell propose une plongée dans la fin du XIXème siècle, des deux côtés du spectre de l'argent, et le récit d'un affrontement à la violence bien réelle. Les péripéties tiennent en haleine - au moins pendant la grande majorité du récit, même si le côté implacable du final est un peu moins enthousiasmant bien que faisant complètement sens au regard du caractère tragique de l'ensemble - mais ce sont certainement les personnages qui sont les plus marquants. Tous et toutes sont uniques, loin d'être forcément sympathiques mais iels ont le mérite d'être droits dans leurs idées, agissant avec logique ce qui les rend au minimum supportables, jusqu'à fascinant pour certains (les jumeaux Rob et Ella notamment).
Au grand jeu des comparaisons, j'ai trouvé Les Aiguilles d'or meilleur que la saga Blackwater. Plus satisfaisant à la lecture en tout cas. Pour son absence de personnage insupportable ou lassant donc, mais surtout pour son rythme plus entrainant et actif. Tout se résume finalement à son format, un one-shot plus compact qui évite les petits coups de mou à tous les niveaux. Et qui fait de Les Aiguilles d'or un très bon roman qui se lit tout seul.
Couverture : Pedro Oyarbide / Traduction : Jean Szlamowicz
D'autres avis : Vert, Zoéprendlaplume, Gromovar, TmbM, ...