Un an dans la Ville-Rue, Paul Di Filippo, 2002, 120 pages
Imaginez une rue. Une très longue rue. Une très très longue rue. Bordée de chaque côté d'immeubles abritant commerces, sociétés et logements. Au-delà : d'un côté le Fleuve et ses bateaux, de l'autre les Voies et ses trains. Dessous : le Métro. Encore au-delà : les psychopompes, attendant d'emporter les trépassés. C'est dans l'arrondissement de Vilgravier, précisément dans le 10.394.850ème Bloc, que vit Diego Patchen, un auteur de Cosmos-Fiction - l'équivalent de notre Science-Fiction - qui sera notre guide pour découvrir cette Ville-Rue.
Il n'y a nul besoin de l'immensité de l'espace interstellaire pour provoquer le sense of wonder. Paul Di Filippo le prouve avec cette Ville-Rue inconcevable, presque impossible et pourtant compréhensible, qui provoque un vrai sentiment d'émerveillement et d'ébahissement. Est-ce que tout sera justifié et expliqué ? Non. Mais ce n'est nullement le but. Le but c'est d'imaginer quelque chose d'autre, quelque chose de nouveau, de dépasser les cadres et les limites pour être créatif et proposer quelque chose d'unique.
C'est en ce sens pleinement réussi. Et là où la réussite est encore plus grande, c'est que l'écriture de Paul Di Filippo est à l'image de son univers et sert, tout autant que le récit en lui-même, à créer cette immersion et ce changement de paradigme. Le plus fort dans tout ça, dans tout cet étonnement ? La compréhension de ce qui se présente sous nos yeux est comme intuitive et totalement happante. À vrai dire, je ne sais même pas réellement pourquoi ça fonctionne. Mais ça a ce petit truc qui fait que ça fonctionne, et plus que bien.
Un an dans la Ville-Rue est une novella étonnante, dans tous les sens du terme. C'est une expérience, mais une expérience abordable qui n'oublie pas d'être plaisante à lire. C'est une idée forte qui contrebalance parfaitement son intrigue assez minime. C'est aussi une mise en abyme évidente - le protagoniste principal est un auteur de SF cherchant à élargir ses horizons avec des mondes totalement différents - qui n'empêche pas un sense of wonder impressionnant. C'est un hymne à l'incompréhensible et à l'inimaginable, au plaisir et à la nécessité d'y réfléchir à défaut de pouvoir pleinement les envisager. C'est une très belle novella.
Couverture : Aurélien Police / Traduction : Pierre-Paul Durastanti
D'autres avis : Gromovar, FeydRautha, ...
J'aime bien ta conclusion. On verra si j'en ressort aussi émerveillé que toi !
RépondreSupprimer@Le Maki : Je te le souhaite en tout cas.
SupprimerMerci ! ;)
RépondreSupprimer@Pierre-Paul : Merci à toi plutôt !
SupprimerLa légende de la couverture : 2002 ? La collection n'existait pas encore. Peut-être 2022 ? Ou la nouvelle avait déjà éditée ailleurs ?
RépondreSupprimerSinon : très belle critique !
@FeyGirl : Je note toujours l'année de première parution en VO de l'ouvrage lu - date la plus utile pour le contexte à mon sens. Et en l'occurrence, c'est bien 2002.
SupprimerMerci !
Aïe Aïe Aïe !
SupprimerAu temps pour moi.
Mille excuses 😬
@FeyGirl : Ah mais aucun souci, la remarque faisait sens, ce n'est précisé nulle part. ^^
SupprimerJ'ai très hâte ^^ En juin l'an prochain normalement ^^
RépondreSupprimer@Tigger Lilly : L'écart se réduit ! Bonne future lecture.
SupprimerYes 💪
SupprimerMerci pour la découverte ;)
RépondreSupprimer@shaya : Avec plaisir !
SupprimerÇa a l'air original, et tu le vends bien ! Qui dit "sense of wonder" dit "pour moi", j'achète :)
RépondreSupprimer@Ksidra : C'est un "sense of wonder" un peu différent, mais ça reste enthousiasmant à découvrir. J'espère que tu apprécieras !
SupprimerJ'ai adoré ! Tout ce qu'on désire dans une novella de l'imaginaire , la frustration due à la courte durée du voyage comprise :)
RépondreSupprimer@Kwalys : C'est vrai qu'on aurait presque envie d'arpenter plus longtemps la Ville-Rue, mais je ne trouve pas ça frustrant, c'est très bien ainsi, vive les novellas. ^^
SupprimerOn sent ton plaisir de lecture !
RépondreSupprimer@Zina : Oh, parfait, parce qu'il était clairement présent !
SupprimerÇa a l'air d'être un monde en soi, en effet 🤗 (Et alors, c'est le Titanic le paquebot? Hein? C'est le Titanic? C'est le Titanic?)
RépondreSupprimer@Alys : C'est le cas de le dire. ^^
Supprimer(J'ai deux réponses pour toi, je te laisse choisir celle que tu préfères ; 1. Il va te falloir la lire pour le savoir - 2. Non.)
Je n'avais aucune idée de quoi parlait cette novella (oui je les commande sans même lire le résumé xD), ça a l'air chouette en effet, hâte de la lire !
RépondreSupprimer@Vert : Un très bon cru, dans mes préférés de la collection. J'espère qu'il en sera de même pour toi !
SupprimerEncore une belle chronique qui fait envie ^^.
RépondreSupprimer@Sabine : Quoi ? Tu as pris du retard dans tes UHL ? =O
SupprimerChuuut 🤫👀😂 mais oui 😆 (j'ai fais une pause je te rappelle !).
Supprimer@Sabine : Ah mais oui, comment ai-je pu oublier la pause. 👀
SupprimerUne trèèèèèèès longue rue, c'est un boulevard?
RépondreSupprimerBon, je n'ai aucune idée de ce que raconte cette nouvelle (aurais-je donc vraiment grillé tous mes neurones?)