L'Âme des horloges, David Mitchell, 2014, 780 pages
Après une dispute avec sa mère, Holly Sykes, 15 ans, décide de fuguer. Pensant se réfugier chez son petit-ami, elle découvre que celui-ci la trompe et prend alors la route.
Voilà pour le résumé plus que succinct de l'histoire. Ou plutôt le résumé du début de la première partie de l'histoire, pour ce roman où chacune des grandes parties suit le point de vue d'un personnage différent, à première vue indépendant du reste mais qui s'avèrera finalement toujours lié à Holly Sykes, qui sert de fil rouge au livre.
Le résumé est aussi succinct car l'un des plus grands plaisirs de cette lecture est de découvrir peu à peu le mystère existant via la partie fantastique du récit et ses implications littéralement hors du commun. Les quatre premières parties peuvent à ce titre presque être considérées comme de la mise en place. Ce sont pourtant les plus passionnantes, des fragments de vie admirablement narrés, simples et tortueux à la fois.
L'excellence de ce qui représente les 4/6èmes du roman laisse ensuite place à une partie consacrée à la résolution de l'aspect imaginaire du récit, active et solide mais un chouïa en dessous. Comme un comble, c'est presque trop de pur imaginaire. À tellement bien présenter ses personnages et à faire de L'Âme des horloges un roman traitant des causes et conséquences ordinaires d'un évènement extraordinaire, David Mitchell en arrive à un point où l'intrigue principale devient presque secondaire et offre moins d'effervescence de lecture. C'est aussi un peu le cas de la dernière partie du livre, qui ravira celleux qui n'aiment pas les fins ouvertes. Une partie qui change de registre, plus politique et écologique, plus dure dans son ton, qui tranche de manière déroutante avec le reste.
Malgré ces petits bémols, de l'ordre du détail, L'Âme des horloges est un très bon roman tout à fait enthousiasmant, à la construction admirable. Une entrée dans l'oeuvre de David Mitchell pour ma part, mais qui ne sera à coup sûr pas ma dernière lecture de l'auteur.
Couverture : Cédric Scandella / Traduction : Manuel Berri
D'autres avis : Vert, Lune, Gromovar, TmbM, Lorhkan, Yogo, Acr0, Cédric, ...
Entièrement d'accord, le ressort imaginaire casse un peu la dynamique. Mais belle construction, belles histoires, un must de l'auteur !
RépondreSupprimer@Yogo : Voilà qu'on se retrouve à demander moins d'imaginaire, le monde ne tourne définitivement plus rond ! ^^
SupprimerSi tu as aimé David Mitchell et sa manière de construire une histoire, tu devrais apprécier "Cartographie des Nuages", avec justement une trame narrative (très) différente de celle imaginée pour le film.
RépondreSupprimerDe mon côté, je n'ai pas encore lu "l'Âme des horloges", je note^^.
@FeyGirl : À l'origine je comptais justement commencer par "Cartographie des nuages", mais un concours de circonstances m'a finalement fait débuter par celui-ci. Ça sera sûrement ma prochaine lecture de l'auteur, et j'espère bien l'apprécier comme tu le prévois. ^^
SupprimerIl est meilleur même si la partie centrale est très difficile à lire...
Supprimer@Yogo : Me voilà prévenu. ^^
SupprimerJe connais un peu l’auteur,je n’ai lu que Le fond des forêts,repéré sur un blog ami. Le sujet est triste,c’est l’histoire d’un enfant qui est le souffre douleur de ses camarades parce qu ’il bégaie.
RépondreSupprimerJe retiens L’âme des horloges . Merci pour ce rappel.
@Carmen : Ce n'est pas celui qui m'attire le plus à priori, mais si ça continue de bien se passer avec l'auteur j'y viendrai surement. ^^
Supprimer"4/6èmes" 2/3 quoi ? 😬
RépondreSupprimerLe titre s'explique à un moment donné je suppose ?
Ca a l'air formidable David Mitchell. J'en ai dans ma PàL qu'on m'a offert à mon anniversaire il y a quelques années. Mais pour finir je vais les lire dans l'ordre de parution anglo-saxon je crois car j'ai lu que les bouquins se référençaient entre eux et j'aime bien le principe (Stephen King fait ça aussi, c'est une des raisons pour lesquelles je veux tous les relire dans l'ordre).
@Tigger Lilly : J'avais d'abord écrit "3/5èmes", parce que ça représentait mieux mon ressenti des longueurs, mais comme il y a 6 parties je me suis dit que ça risquait d'embrouiller et j'ai donc mis "4/6èmes" sans jamais penser à réduire la fraction. >.<
SupprimerLe titre a un sens oui. ^^
Ah oui, j'ai lu aussi qu'il y avait des petites références croisées. Je me connais : même en les lisant dans le bon ordre, j'arriverais à oublier mes lectures et a ne pas saisir les références. 😅 Mais c'est un beau projet, en espérant que tu ne tarderas pas trop à le concrétiser. =P
Je m'en doutais, c'était pour te charrier :p
SupprimerJ'espère aussi ^^
@Tigger Lilly : Gnagnagnagna. Moquerie réussie aux 4/6èmes + 2/6èmes de 100%. =P
SupprimerJe n'ai encore jamais lu l'auteur mais après la discussion sur le dernier discord j'en ai très très envie.
RépondreSupprimer@Yuyine : Je pense que ça a de bonnes chances de te plaire en plus, fonce ! ^^
SupprimerTu vas maintenant pouvoir jeter un œil à "Slade House" qui y fait indirectement suite. Mais son must reste tout de même "Cartographie des nuages" !
RépondreSupprimer@TmbM : Oh, je ne savais pas que les deux étaient liés à ce point. Ce n'est pas du tout celui qui m'attire le plus, mais peut-être que j'y passerai du coup. Enfin, après "Cartographie des nuages", bien sûr. ^^
SupprimerIl faut que je lise cet auteur, son titre phare est dans ma whislist, quand j'aurai un créneau pour lui.
RépondreSupprimer@gepe : Je te ferai certainement un nouveau rappel de cette nécessité d'ici quelques semaines quand j'aurai lu "Cartographie des nuages". =P
SupprimerUn jour je lirais du David Mitchell !
RépondreSupprimer@shaya : Une très bonne idée ! ^^
SupprimerNon mais quel roman bon sang, quel roman !
RépondreSupprimerUn immense souvenir de lecture pour moi, un grand chef d'oeuvre.
J'attends la sortie de Slade House en poche, et puis ensuite j'irai vers Cloud Atlas (j'avais aussi adoré le film). Je n'ai donc lu qu'un seul roman de l'auteur, mais je l'admire déjà. ;-)
@Lorhkan : Je partais aussi pour un chef-d'oeuvre mais ça s'est finalement quelque peu réduit pour moi, ce qui n'enlève rien à la très grande qualité du livre.
SupprimerNous en sommes donc au même point. Qui dégainera en premier une seconde lecture de l'auteur ? =P
À lire à l'occasion, mais pas une priorité.
RépondreSupprimer@Zina : C'est pourtant le haut du panier niveau qualité. ^^
SupprimerAh oui, c'est trop bien David Mitchell. Il est super intelligent.
RépondreSupprimer@Alys : Et pourtant tu n'as pas encore lu celui-ci je crois, qu'attends-tu ? =P
SupprimerCe que j'attends toujours: qu'il se matérialise en VO dans ma pile à lire 🙊
Supprimer@Alys : C'est fou ces livres qui n'apparaissent pas tout seul en PàL, quelle plaie ! 🙈
SupprimerComme d'autres, je trouve dans ta chronique une bonne raison de plus de lire cet auteur qui me fait de l’œil depuis longtemps.
RépondreSupprimer@Le nocher des livres : J'ai aussi mis bien du temps et nombre de commentaires sur des chroniques avant de me lancer, mais je ne regrette absolument pas, c'est un pas qu'il faut franchir. ^^
SupprimerIl est très bon mais un peu moins équilibré que Cartographie des nuages. En tout cas je suis contente que cette première découverte de David Mitchell t'ait plu !
RépondreSupprimer@Vert : C'est cool, ça me fera une marge de progression pour ma lecture de "Cartographie des nuages" - divulgachage : c'est pour bientôt.
SupprimerMerci à toi, tu as bien contribué à ce que je me lance !
Vu que j'ai dit que je passerai par le film pour le précédent que tu as lu (et je réalise que le nom du film est le fameux Cloud Atlas), je pense que si j'en viens à lire cet auteur, ce roman-ci pourrait être une bonne idée :)
RépondreSupprimer@ite : Et comme ça, quand tu auras lu celui-ci, tu auras totalement envie de lire "Cartographie des nuages". =P
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