La Course, Nina Allan, 2016, 428 pages
Sapphire, sud de l'Angleterre, dans un monde qui ressemble sensiblement au nôtre et qui est pourtant légèrement différent. Les courses de lévriers sont désormais des courses de smartdogs, des chiens modifiés génétiquement pour favoriser le lien empathique avec leurs pisteurs. Lorsque sa fille se fait enlever, Del Hoolman, propriétaire de smartdogs, n'a pas le choix : il doit gagner le Delawarr Triple, la plus grande course de lévriers de l'année.
Ça vous parait un peu simpliste comme intrigue ? Détrompez-vous. La Course est bien plus que ce qu'il parait être. Et à ce titre, La Course fait partie de ces livres dont on ne peut quasiment rien dire sous peine de divulgâcher le plaisir de la découverte. Je vous en ai déjà trop dit - bien plus que les éditions Tristram, félicitations à eux pour cette audace - et, au risque assumé de ne pas être assez tentateur, je n'en dirai pas beaucoup plus.
Sachez tout de même qu'en lisant La Course, on ne sait jamais où la suite de l'histoire nous mènera, à un degré rare. Sachez que La Course est un roman foisonnant d'idées et de réflexions sur des thèmes divers, au point que sa propre critique se trouve en ses pages. Sachez que La Course est à la croisée du fix-up et du roman tout autant qu'à la croisée de la littérature blanche et de l'imaginaire. S'il devait y avoir un chainon manquant entre ces termes, La Course serait celui-ci. Sachez que La Course est à la fois très particulier et pourtant étonnamment facile à lire - à l'exception de quelques rares scènes rudes. Bien plus simple à mon sens, par exemple, qu'un Laurent Kloetzer ou un Christopher Priest, mais pas moins bon, bien au contraire.
Sachez enfin que La Course est un roman où il faut se laisser entraîner, où l'on ne comprendra pas forcément tout mais où l'émerveillement sera au rendez-vous. Sachez que La Course est de ces romans inhabituels, différents, qui méritent d'être vécus et laissent une trace. Sachez que vous devez lire La Course.
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