Un Cantique pour Leibowitz, Walter M. Miller, 1959, 347 pages.
États-Unis, dans le futur. Frère Francis, jeûnant dans le désert, rencontre un étonnant voyageur qui l'amène à découvrir un abri souterrain. À l'intérieur, des fragments d'une ancienne civilisation, de la vie avant l'Apocalypse. Potentiellement des reliques de Saint Leibowitz, dont l'abbaye qui porte son nom se concentre justement sur la conversation des mémoires du passé.
Ce piètre résumé n'est que le point de départ de la première partie d'Un Cantique pour Leibowitz, sur les trois que le livre comporte. Trois parties comme autant de nouvelles rassemblées dans ce fix-up, ayant comme unité de lieu commune l'abbaye de Leibowitz, à différentes époques.
Un Cantique pour Leibowitz est un post-apo en douceur. On en fait la découverte dans la première partie, où des moines tentent de conserver les reliques du temps passé. On en revivra, de loin, les raisons dans la deuxième et troisième partie. Car pour Walter M. Miller, l'espoir n'est pas permis et l'apocalypse n'est qu'un éternel recommencement.
L'influence de la guerre froide est évidente. La menace et la peur de la bombe atomique, l'utilisation négative de la science, la propension de l'homme à détourner toute chose en faveur du mal, ainsi que la question de la mémoire sont une grande partie des sujets abordés par l'auteur. En tant que conte philosophique, ce livre a des qualités indéniables.
Malheureusement, l'ensemble n'est pas si bon que cela. Si les sujets de réflexion sont intéressants, ils manquent bien souvent d'apporter quelque chose de nouveau à la question, de dépasser le stade des "banalités". Aussi, le pessimisme général et l'absence de solutions apportées (si ce n'est "l'Église est la seule capable d'être raisonnable") font perdre de l'intérêt au roman. Enfin, l'histoire en elle-même est relativement faible, quelques questions restent sans réponse et les personnages ne sont pas plus attachants que cela.
En tant que symbole d'une époque ou en ayant à l'esprit la volonté de lire un petit conte philosophique, Un Cantique pour Leibowitz comporte certainement des qualités. En tant que roman pur, en comparaison du reste de la production, on trouvera certainement mieux ailleurs.
Lecture faite dans le cadre de la lecture commune du mois d'octobre du Cercle d'Atuan. Les avis des autres Atuaniens : Euphemia, Vert
Quatrième emprunt à la bibliothèque pour le challenge Morwenna's List
Un très bon résumé de ce roman (je me sens moins seule ^^)
RépondreSupprimerÀ défaut d'avoir apprécié, c'est toujours une légère compensation de ne pas être seul. ^^
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