Le Peuple des rennes, Megan Lindholm, Tome 1/2, 1988, 421 pages.
Âge du bronze, quelque part. Tillu, guérisseuse, vit seul avec son fils, Kerleu, apprenti chaman et souffrant d'une certaine déficience mentale, suscitant la moquerie et le rejet de l'enfant par toutes les tribus où la famille s'installe. Ils s'isolent donc en forêt, sans savoir qu'ils se trouvent à proximité du peuple des rennes.
À la croisée du roman (pré)historique et de la fantasy (pour la touche de chamanisme essentiellement), Le Peuple des rennes ne sent pas le vieux. Et pour cause, tout semble normal et presque actuel. Les dialogues ne souffrent d'aucun problème de compréhension, le vocabulaire semblant même parfois trop élaboré, les personnages semblent vivre normalement, comme n'importe quel fermier du XIXème siècle. Les évocations de la préhistoire sont bien présentes, le contexte est très visuel, mais le dépaysement n'est pas immense.
Mais ce qui pourrait être une faiblesse est aussi la plus grande force du récit : l'intemporalité de son sujet. Car si l'intrigue principale, qu'on suit avec intérêt, est la survie de Tillu et Kerleu, l'attention est portée sur la relation entre cette mère et son fils "différent". Et bien plus généralement sur la gestion du handicap mental, que cela soit pour la mère, entre amour et désespoir, que vis-à-vis du reste de la communauté. Peu importe la préhistoire, ces situations sont toujours pleinement d'actualité.
Le Peuple des rennes est un roman qui sonne juste. Tillu et Kerleu ne sont pas toujours forcément des plus sympathiques (ce rôle est assumé par Heckram, la gentillesse incarnée) mais ne peuvent pas laisser indifférent. La préhistoire n'est qu'un prétexte pour conter les cheminements de personnages intemporels, sans que l'intrigue n'en pâtisse. Une très bonne lecture qui donne toutes les raisons d'aller lire le second volet de cette duologie : Le Frère du loup.
Troisième participation au Rupestre Fiction
Vingtième participation au challenge SFFF au féminin
Contente qu'il t'ai plu celui-là, ça reste un de mes romans préhistoriques préférés (et pour une fois c'en est pas un humoristique ^^).
RépondreSupprimerCe n'était pas gagné par avance, mais je me suis retrouvé sans m'en rendre compte happé par l'histoire. ^^
RépondreSupprimerBen tu vois, j'ai essayé de le lire il y a longtemps, je en l'avais pas terminé :s
RépondreSupprimerJe réessaierais, il traine chez moi.
Oh. C'est du traitement de personnage à la Robin Hobb, il faut apprécier. Il mérite surement une deuxième chance. ;)
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