Lombres, China Miéville, 2007, 637 pages.
J'avais découvert China Miéville avec The City & The City, un polar prenant et très maîtrisé au niveau de l'histoire, mais qui m'avait un peu rebuté au niveau de l'univers créé. Cette fois-ci, c'est dans un registre et un monde totalement différents que l'auteur opère. Meilleur ou moins bon ? Différent.
« Un merci tout particulier à Neil Gaiman, pour ses encouragements généreux et son indispensable contribution à la fantasmagorie londonienne. En particulier Neverwhere. »
C'est par ces mots que se terminent les "Remerciements" de China Miéville à la fin de Lombres. D'une part, il est toujours bon de voir apparaître le nom de Neil Gaiman. D'autre part, je dois avouer avoir pensé à Neverwhere pendant la lecture. Et pour cause : il s'agit dans les deux cas de fantasy urbaine se déroulant entre un Londres contemporain et un Londres fictif, de l'autre côté du miroir. La comparaison s'arrête là.
J'ai bien aimé Lombres, mais il manque quelque chose pour en faire un grand livre. Peut-être cela est-il le contrecoup de la comparaison avec Neverwhere. Ou peut-être y a t-il trop de jeux de mots. Non, vraiment, j'aime bien les jeux de mots, ça peut être sympa, mais là il y en a trop. C'est simple : à peu près chaque nom de personnage ou de lieu est un jeu de mots. Et cela en fait, puisqu'il y a une petite profusion de personnages (globalement pas super attachants à mon goût, mais sur le nombre vous devrez trouver de quoi vous plaire ; personnellement, mon préféré doit être Bank). Au passage, un grand bravo au traducteur qui a dû bien s'amuser (et souffrir).
Un petit défaut donc au niveau du surplus de jeux de mots. Et un autre dans l'inégalité des rebondissements. Autant certains sont bien trouvés et étonnants, autant d'autres se repèrent bien en avance. Mais le vrai problème, c'est que c'est le cas pour le plus important : la fin. Quand au milieu du roman on sait comment cela va finir (et je ne parle pas de qui va gagner, mais bien de la manière dont cela va arriver), c'est un peu gênant. En fait, cela prend place dans une critique un peu plus générale : le livre est parfois un peu enfantin (deux jeunes filles en héroïnes, ça n'aide pas peut-être). Et de fait, j'ai ensuite vu qu'il est classé jeunesse/young-adult. Ce qui peut expliquer cela.
Mais je chipote un peu. Je peux sembler négatif, mais c'est tout de même un bon livre, ne fuyez pas ! C'est sympathique, les pages se tournent facilement, il y a un paquet d'excellents éléments en second plan, et quelques possibles points avec une double lecture. Et il y a le point positif : les dessins. Dans chaque chapitre (99 en tout), il y a au moins un dessin (de China Miéville lui-même) intégré au récit, représentant un lieu ou un personnage, en tout cas toujours quelque chose ayant un rapport avec ce que vous lisez à ce moment précis. C'est super, et du coup je me demande bien pourquoi cela n'arrive pas plus souvent. On entre beaucoup plus facilement dans l'univers, et c'est beau. Que demander de plus ?
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