La Compagnie noire, Glen Cook, Tome 1 des Annales de la Compagnie noire, Tome 1/3 des Livres du Nord, 1984, 380 pages.
Le Bien. Le Mal. Que des conneries.
C'est à peu près ainsi qu'on peut résumer ce premier tome des Annales de la Compagnie noire.
Être un membre de la Compagnie noire, dernière des Compagnies Franches de Khatovar, c'est faire partie d'une famille, leur seule famille. Et d'en suivre les ordres, à la vie à la mort. Qu'importe de quel côté on se bat : l'essentiel, c'est la Compagnie.
Oh, bien sûr, il y a plein de romans où le protagoniste principal n'est pas un "gentil". Mais aucun - ou très peu - ne présentent les choses comme Glen Cook. Sans fioriture. Sans chercher à expliquer ou à dédouaner. C'est la guerre - fictive ici, réelle de la même manière ailleurs - dans son plus simple appareil. Ne serait-ce que pour ça, pour sa différence de ton, ce premier tome est une lecture indispensable. Et si en plus je vous dis qu'il y a une histoire intéressante et des personnages fascinants, que vous faut-il de plus ?
« Tout gouvernant se crée des ennemis. La Dame ne fait pas exception. Les Fils de la Rose Blanche sont partout... Si on choisit son camp sous le coup de l’émotion, alors c’est aux rebelles qu’il faut se joindre. Ils combattent pour tout ce que les hommes prétendent honorer : la liberté, l’indépendance, la vérité, le droit... Toutes les illusions subjectives, les sempiternels mots-déclics. Nous sommes les valets du méchant de la pièce. Nous montrons que ce ne sont qu’illusions sans objet.Il n’y a pas de méchants qui se proclament tels, seulement des régiments de soi-disant saints. Les historiographes des vainqueurs décident de quel côté sont le bien et le mal.Nous, nous rejetons les étiquettes. Nous combattons pour l’argent et une vague fierté. La politique, l’éthique, la morale n’ont rien à voir dans l’affaire. »