lundi 11 décembre 2017

Isaac Asimov - Au prix du papyrus

Au prix du papyrus, Isaac Asimov, 1983, 211 pages.

9 nouvelles écrites entre 1953 et 1982 par Isaac Asimov. Et l'ensemble est malheureusement assez insignifiant. Ce n'est pas déplaisant ou compliqué à lire, mais il n'y a guère de surprise et cela ne décolle jamais vraiment.

Le comble ? La meilleure nouvelle du recueil est certainement la première, Au prix du papyrus justement, qui fait deux pages. Vous pouvez toujours la lire en croisant le bouquin à la bibliothèque et vous ne perdrez pas grand chose à ne pas découvrir la suite.

vendredi 8 décembre 2017

Jo Walton - Mes Vrais Enfants

Mes Vrais Enfants, Jo Walton, 2014, 339 pages.

« Le battement d'ailes d'un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ? » - Edward Lorenz

L'effet papillon est le point de départ et l'élément central de Mes Vrais Enfants. Où comment une décision peut impacter une vie, et créer en arrière-plan toute une uchronie. Cette thématique est déjà largement suffisante pour susciter l'intérêt, n'est-ce pas ? Alors si en plus je vous dis que sa mise en oeuvre est remarquable...

C'est pourtant un récit relativement simple que nous livre Jo Walton. Mais n'est-ce pas la marque des plus grands que de savoir conter des merveilles tout en restant dans la simplicité ? Allons encore plus loin dans le compliment et osons associer Mes Vrais Enfants à l'incomparable Des Fleurs pour Algernon. Car, comme dans ce dernier, si le récit est inéluctable et empreint d'une certaine tristesse, il est dans le même temps parcouru d'une grande force et d'une grande beauté. Y a-t-il besoin d'en dire plus ?

mardi 5 décembre 2017

Laurent Genefort, Laurent Whale, Pierre Bordage - Crimes, aliens et châtiments

Crimes, aliens et châtiments, Laurent Genefort, Laurent Whale et Pierre Bordage, 2016/2017, 299 pages.

Crimes, aliens et châtiments aurait pu être un simple recueil de nouvelles ou une anthologie quelconque sur le thème "Polar et ET". Mais il est un peu plus que ça grâce à son court préambule contextualisant et liant le tout. Un détail certes, insignifiant pour beaucoup sans doute, mais que je trouve pour ma part intéressant et motivant. Ne serait-ce qu'en tant que preuve d'un minimum d'implication dans le livre - et non pas la publication d'un nouveau recueil au pif.

Les extraterrestres ont donc débarqué sur Terre, cohabitant avec les terriens et mettant les auteurs de science-fiction au chômage. Trois d'entre eux ont rangé leurs crayons pour devenir détectives privés. Avec évidemment, forts de leur ancien travail, une spécialisation dans les enquêtes liées aux ETs. Nous voilà donc plongés à leur suite dans trois aventures sur cette "nouvelle Terre".

Jennifer a disparu de Laurent Genefort est la nouvelle qui est le plus dans la dérision, voire dans le pastiche. Où es-tu, mon Choo ? de Pierre Bordage est certainement la plus sérieuse des trois nouvelles tandis que L'Affaire du FBG de Laurent Whale conte l'enquête la plus aboutie - dans le sens qu'elle est la moins linéaire. Mais ne vous y trompez pas : ce recueil n'est pas axé sur le polar mais bien sur l'humour et la détente. Et s'il n'est pas le recueil de l'année, il accomplit parfaitement son objectif en étant un bon divertissement !

dimanche 26 novembre 2017

Christian Chavassieux - Les Nefs de Pangée

Les Nefs de Pangée, Christian Chavassieux, 2015, 453 pages.

Livre lu il y a plusieurs mois, je ne m'aventurerai donc pas à en parler longuement.
De toute façon, d'autres ont fait ça très bien - mieux que je n'aurais pu le faire - pour en conter toutes les qualités.

Qu'une seule chose soit dite et retenue : c'est excellent. Et si je n'aime pas le terme de "chef-d’œuvre", on en a rarement été aussi proche.
Qualité supplémentaire : l’œuvre est complète en un seul volume.
Merci Monsieur Chavassieux.

mercredi 22 novembre 2017

Nancy Kress - Après la chute

Après la chute, Nancy Kress, 2012,253 pages.

La structure d'Après la chute se comprend mieux par son titre original : Before the Fall, During the Fall, After the Fall. Trois fils narratifs donc : avant la catastrophe, avec une simili-enquête sur des disparitions d'enfants ; pendant la catastrophe, avec les étapes du drame ; après la catastrophe, avec quelques rares survivants cherchant à faire perdurer l'humanité.

À la fois post-apo et uchronie, Après la chute est surtout la mise en récit d'une théorie (dont on ne parlera évidemment pas pour ne pas divulgacher le livre). Qu'on y adhère ou non n'est pas la question : comme Nancy Kress le dit dans l'interview qui conclut le livre, Après la chute est simplement là pour questionner un futur possible. Et si quelques éléments restent flous et faciles, l'ensemble fonctionne plutôt bien, en grande partie car il s'agit d'une novella, n'obligeant donc pas le lecteur en désaccord ou désintéressé à se taper 450 pages dans sa lutte pour avoir le fin de mot de l'histoire. Le format court dans sa plus belle force.

dimanche 19 novembre 2017

Dino Buzzati - Le K

Le K, Dino Buzzati, 1966, 380 pages.

Résumer un recueil de nouvelles est toujours une chose compliquée. Encore plus en chroniquer, pour ceux qui font ce genre de choses - mais n'ayez crainte, pas de ça ici ! Alors, à plus forte raison, comment parler d'un recueil qui se compose de 51 courtes nouvelles ?

N'ayant pas pris de notes pendant ma lecture, je serais bien incapable d'en dire grand chose d'utile. Surtout que ma lecture m'aura occuper quelques mois, picorant une nouvelle de temps à autre. C'est d'ailleurs surement ainsi que ce recueil se savoure le mieux : en ne le lisant pas d'une traite. Comme souvent avec les recueils, certes, mais encore plus avec celui-ci qui ne comporte que des nouvelles de quelques pages.

À part ça, l'adage ordinaire aux recueils : il y a du bon et du moins bon. Des nouvelles surprenantes et des nouvelles anecdotiques. L'ensemble est globalement bon même si je ne l'ai pas trouvé aussi excellent que ce à quoi je m'attendais.

jeudi 16 novembre 2017

Ursula Le Guin - L'Effet Churten

L'Effet Churten, Ursula Le Guin, 1990/1993/1994, 183 pages.

L'univers de l'Ekumen d'Ursula Le Guin repose sur un principe (ou deux, selon le point de vue) : les informations peuvent se déplacer de manière instantanée d'une planète à une autre, grâce aux ansibles, tandis que les déplacements physiques, bien que de vitesse luminique, restent de très longue durée. Et si cette dernière contrainte s'envolait ? Si les déplacements physiques devenaient eux-aussi instantanés ? C'est ce qu'évoquent les trois nouvelles de L'Effet Churten, du nom du phénomène permettant ce déplacement.

L'histoire des Shobies conte le premier test de cet effet churten sur un équipage entier. Pour un résultat étonnant, à tous point de vue, très bien rendu par Ursula Le Guin.

Mais l'effet churten est surtout une excuse pour permettre à Ursula Le Guin de faire ce qu'elle fait de mieux : parler de l'humain et de la différence. C'est encore plus évident dans les deux nouvelles suivantes : La Danse de Ganam conte la découverte d'une nouvelle planète quand Le Pêcheur de la mer Intérieure nous transporte entre Hain et la planète O (planète "déjà" explorée dans deux nouvelles de L'Anniversaire du monde).

Certes, il n'y a rien de flamboyant ou d'exceptionnel dans ce petit recueil. Juste - mais c'est déjà tout à fait bien - le plaisir de lire trois nouvelles d'Ursula La Guin, sans grande ampleur mais jamais innocentes.

lundi 13 novembre 2017

Jean-Philippe Jaworski - Chasse Royale (2)

Chasse Royale 2, Jean-Philippe Jaworski, Tome 2b/3 de Rois du Monde, 2017, 349 pages.

Chasse Royale est la suite directe de Chasse Royale. Pas le tome suivant, non, la vraie suite directe. Le deuxième chapitre. Et même pas le dernier puisqu'un troisième "volume" viendra conclure cette deuxième branche. Le deuxième tome de la série Rois du monde sera donc une trilogie. Une trilogie dans la trilogie, en toute simplicité. Un découpage à rendre jaloux Pygmalion.

Qu'est-ce que cela change au final ? Pas grand chose. Un peu moins d'aide pour le lecteur peut-être, l'histoire reprenant comme le chapitre suivant la fin de Chasse Royale 1, sans les éventuels rappels de début de tome de certaines séries. À part ça, la différence est invisible, hormis une potentielle excuse pour le lecteur qui trouverait le tome un peu plus faible ou inactif : ce n'est pas un tome, juste le chapitre du milieu. Mais qui tiendrait compte d'une telle excuse ?

De toute façon, nul besoin d'excuse. Certes le démarrage est difficile : l'intrigue est riche en lieux, peuples et personnages, alors pour se souvenir de tout... Et pourtant, ça revient rapidement, parole de poisson rouge. Oh, surement pas tous les détails mais, après quelques allusions, les évènements du volume précédent reviennent en mémoire. Parce qu'ils étaient quand même bien marquants quand on y repense !

Après quelques dizaines de pages, on se retrouve de nouveau pleinement engagé dans l'histoire. Et si vous avez un peu de mal, pas de problème : le récit est, une nouvelle fois, entrecoupé de nombreux flashbacks - qui permettront d'enfin découvrir tout un pan encore inconnu de l'histoire de Bellovèse - et s'appuie sur eux pour développer toute la trame de ce volume.

Verdict ? C'est toujours excellent. Plus lent que le volume précédent certes, mais tellement instructif sur les zones d'ombre de l'histoire. Et puis, qui se soucie de ça quand on a le bonheur de lire du Jean-Philippe Jaworski ? Parce qu'encore une fois, cette écriture fait des merveilles. Vite, le chapitre suivant !

vendredi 10 novembre 2017

Glen Cook - La Rose blanche

La Rose blanche, Glen Cook, Tome 3 des Annales de la Compagnie noire, Tome 3/3 des Livres du Nord, 1985, 443 pages.

Troisième tome des Annales de la Compagnie noire, après La Compagnie noire et Le Château noir, et fin du cycle des "Livres du Nord". Et c'est indéniablement une fin de cycle.

Je ne sais trop quoi penser de ce troisième tome. Il est d'un côté dans la lignée du deuxième tome, assez convenu et gentillet dans son enchaînement. Et d'un autre côté, il regorge de surprises et d'éléments assez étonnants. Une bonne chose me direz-vous ? Certes. Mais avec un bémol : est-ce toujours de la surprise ou est-ce parfois un peu de facilité ? Je suis incapable de répondre à cette question. Car il me faudrait d'abord répondre à une autre : suis-je objectif ou ai-je simplement désapprouvé certaines tournures de l'aventure ?

Il reste néanmoins un élément objectif : j'ai lu ce troisième tome aussi vite que les deux premiers. Et avec plaisir. Oui, nous ne sommes pas dans l'exceptionnel et la baffe infligée par le premier volume. Mais cela reste une bonne suite et une bonne épopée. Et c'est bien là l'essentiel !

mardi 7 novembre 2017

Robin Hobb - Le Retour de l'Assassin

Le Retour de l'Assassin, Robin Hobb, Tome 8b/9 du cycle de L'Assassin royal, 2015, 451 pages.

Le Retour de l'Assassin est la suite de En quête de vengeance. À eux deux, il forme Fool's Quest, le deuxième tome du troisième cycle de l'Assassin Royal.

Et on remercie Wikipédia pour nous remettre en tête l'histoire puisque nous commençons ici en plein milieu d'un tome - comme une fois sur deux avec les publications de Pygmalion...

Mais c'est bien là le seul point négatif. Oh bien sûr, comme toujours, il faut quelques pages pour se remettre dedans. Une pointe de doute peut même éventuellement arriver : mais pourquoi suis-je fan de cette série déjà ? C'est un peu mou et longuet, non ?
Et puis discrètement, doucement, la magie se remet à opérer et on se retrouve pris dans le flot d'Art dans l'histoire, complètement attaché aux personnages et en ayant une seule envie : poursuivre la lecture. Tout particulièrement avec cette dernière partie où l'on retrouve un récit plus actif et plus mystérieux, comme aux plus belles heures de la série. 
La suite, vite !

dimanche 5 novembre 2017

Glen Cook - Le Château noir

Le Château noir, Glen Cook, Tome 2 des Annales de la Compagnie noire, Tome 2/3 des Livres du Nord, 1984, 411 pages.

Deuxième tome des Annales de la Compagnie noire, après La Compagnie noire.

Un tome en deux temps. La première partie est assez perturbante car elle change presque du tout au tout par rapport au tome précédent : des chapitres courts, deux points de vue alternés, une compagnie globalement en retrait, ... La magie ne s'opère plus vraiment, la lecture se fait moins passionnante. Ce qui, étrangement et involontairement - n'est-ce pas ? - correspond un peu à l'état d'esprit de la compagnie : démoralisée, lassée, ... Heureusement, la seconde partie du tome vient relever le niveau en se recentrant sur la compagnie et en nous remettant au coeur de l'action.

Au final, Le Château noir est de qualité inférieure au premier tome. Outre la première partie moyenne, on perd énormément d'éléments qui faisait la particularité et le charme de La Compagnie noire pour se retrouver ici avec une histoire bien plus linéaire et convenue. Néanmoins, la seconde partie reste plaisante à lire et laisse espérer une fin de cycle en apothéose. Réponse dans La Rose blanche...

jeudi 2 novembre 2017

Jean-Pierre Andrevon - Les Retombées

Les Retombées, Jean-Pierre Andrevon, 1979, 102 pages.

Comment définir l'indéfinissable ? Comment raconter l'inracontable ? Peut-être, comme le fait Jean-Pierre Andrevon, en restant flou, vague, ... et en nous mettant à peu près dans la même situation que le protagoniste : à la recherche de compréhension.

Difficile de parler d'une nouvelle sans en dire trop. Ce que l'on peut en dire, c'est qu'il est question autant de réponse collective que de survie individuelle. Ce que l'on peut surtout en dire, c'est que c'est un texte frappant, flippant.

samedi 28 octobre 2017

Glen Cook - La Compagnie noire

La Compagnie noire, Glen Cook, Tome 1 des Annales de la Compagnie noire, Tome 1/3 des Livres du Nord, 1984, 380 pages.

Le Bien. Le Mal. Que des conneries.
C'est à peu près ainsi qu'on peut résumer ce premier tome des Annales de la Compagnie noire.

Être un membre de la Compagnie noire, dernière des Compagnies Franches de Khatovar, c'est faire partie d'une famille, leur seule famille. Et d'en suivre les ordres, à la vie à la mort. Qu'importe de quel côté on se bat : l'essentiel, c'est la Compagnie.

Oh, bien sûr, il y a plein de romans où le protagoniste principal n'est pas un "gentil". Mais aucun - ou très peu - ne présentent les choses comme Glen Cook. Sans fioriture. Sans chercher à expliquer ou à dédouaner. C'est la guerre - fictive ici, réelle de la même manière ailleurs - dans son plus simple appareil. Ne serait-ce que pour ça, pour sa différence de ton, ce premier tome est une lecture indispensable. Et si en plus je vous dis qu'il y a une histoire intéressante et des personnages fascinants, que vous faut-il de plus ?
« Tout gouvernant se crée des ennemis. La Dame ne fait pas exception. Les Fils de la Rose Blanche sont partout... Si on choisit son camp sous le coup de l’émotion, alors c’est aux rebelles qu’il faut se joindre. Ils combattent pour tout ce que les hommes prétendent honorer : la liberté, l’indépendance, la vérité, le droit... Toutes les illusions subjectives, les sempiternels mots-déclics. Nous sommes les valets du méchant de la pièce. Nous montrons que ce ne sont qu’illusions sans objet.
Il n’y a pas de méchants qui se proclament tels, seulement des régiments de soi-disant saints. Les historiographes des vainqueurs décident de quel côté sont le bien et le mal.
Nous, nous rejetons les étiquettes. Nous combattons pour l’argent et une vague fierté. La politique, l’éthique, la morale n’ont rien à voir dans l’affaire. »

mercredi 25 octobre 2017

Gregory Da Rosa - Sénéchal

Sénéchal, Grégory Da Rosa, Tome1/?, 2017, 315 pages.

/!\ Avis à la population : ceci est la premier tome d'une série. /!\
S'il n'y avait qu'une chose à retenir de ce livre, ce serait assurément ça : il s'agit d'un premier tome. Mais genre, vraiment. Avec un foutu cliffhanger à la fin. Et moi qui, naïvement, pauvre petit lecteur lambda qui ne suit plus les actualités ou la blogosphère, ai cru qu'il pouvait s'agir d'un roman avec un début et une fin. Suis-je bête ! C'est pourtant écrit sur la couverture... sur la quatrième de couverture... quelque part ? Non, vraiment pas ? Ah...

Passons et parlons un peu de l'univers. Un peu perturbant dans son aspect mystico-religieux, mais il a le mérite d'être original. Avec un vocabulaire qui va chercher du côté du vieux françois de temps à autre pour mieux nous mettre dans une ambiance moyenâgeuse. Soit. Mais alors pourquoi tant de notes de bas de page pour expliquer ces mots qui sortent de l'ordinaire ? Si c'est pour parvenir à me sortir de l'ambiance, ça a admirablement fonctionné...

Outre cela, la lecture fut plutôt bonne. Même si je trouve ça moins bon - pour le moment ? - que du Jean-Philippe Jaworski, du Jean-Laurent Del Socorro ou du Fabien Cerutti, pour citer des auteurs qui, à mon goût, font des oeuvres dans un genre "proche" (au sens large du terme), la lecture reste plaisante et facile. Je ne dis pas non à un deuxième tome, même si une histoire complète en 300 pages m'aurait encore plus fait plaisir...