dimanche 30 octobre 2016

George R.R. Martin - Le Volcryn

Le Volcryn, George R.R. Martin, 1980, 173 pages.

Le Volcryn, c'est pour moi la première excursion dans la bibliographie de George R.R. Martin en dehors de l'univers du Trône de fer. Et comme, peu importe ce qu'il écrit, Monsieur Martin n'est pas le premier venu, ce court roman a obtenu le prix Locus en 1981 et a sa - bonne - réputation.

Réputation méritée. Le Volcryn tient toute son intrigue, et sa force, dans son titre : mais que sont les volcryns ? En quête de réponses, neuf scientifiques prennent place dans un vaisseau et partent en expédition. Mais bien vite, au mystère initial s'ajoute celui du vaisseau dont le capitaine refuse de se montrer...

Livre court et mystérieux oblige, il est nécessaire d'en préserver le suspens. Qu'il soit tout de même dit que le récit monte en puissance au fil des pages, à la fois prenant et stressant. Si la résolution n'est pas extraordinaire, elle reste tout à fait acceptable.

Livre court, il ne laisse malgré tout aucune impression de trop peu. Histoire en huis-clos, elle ne laisse pourtant aucune sensation de claustrophobie. Avec Le Volcryn, George R.R. Martin parvient à tirer le maximum d'un lieu unique et d'un nombre de pages limité. Si ça ne deviendra pas forcément un coup de coeur extraordinaire, cela reste une bonne raison de le lire.

jeudi 27 octobre 2016

Laurent Kloetzer - Vostok

Vostok, Laurent Kloetzer, 2016, 421 pages.

Station scientifique russe située au pôle sud géomagnétique - la plus isolée de tout l'Antarctique - Vostok est la preuve qu'il n'y a pas toujours besoin de changer de planète pour découvrir un autre monde. Endroit inhospitalier par excellence, ses plaines blanches à perte de vue - quand la vue n'est pas brouillée par les tempêtes - peuvent faire rêver mais n'ont rien d'une partie de plaisir.

C'est pourtant là qu'une poignée de personnages, menée par la jeune Léo, doit se rendre pour percer les mystères du lac Vostok, le lac le plus austral de la Terre, situé juste sous la base. Roman aux pointes de science-fiction, Vostok est surtout un thriller palpitant dans un cadre somptueux.

Si la quatrième de couverture argue l'utilisation du même univers qu'Anamnèse de Lady Star, précédente oeuvre de L.L. Kloetzer, les liens ne sont que minimes. Chacun peut se lire de manière totalement indépendante mais, surtout, leurs écritures sont parfaitement différentes. Là où Anamnèse était un récit ardu, voire obscur, mais hypnotisant dans son ingéniosité, Vostok est lui bien plus classique, avec une chronologie limpide et une lecture fluide. La comparaison est donc impossible mais la conclusion évidente : les deux oeuvres sont excellentes.

Le seul défaut de Vostok est peut-être le caractère si incroyable de cette expédition, préparée relativement rapidement. "Est-ce vraiment possible, surtout pour une si jeune fille ?". Malgré tout, c'est seulement après coup, et après réflexion, que le problème se pose. Car pendant la lecture, tout suit son cours logiquement, sans répit et sans envie de lâcher le livre.

En résumé, Vostok allie un cadre unique et superbe, une histoire forte, un mystère passionnant, une base historique qui donne envie d'en apprendre plus et un rythme maitrisé à la perfection. Faut-il vraiment encore d'autres raisons pour vous donner envie de le lire ?

lundi 24 octobre 2016

Robin Hobb - En quête de vengeance

En quête de vengeance, Robin Hobb, Tome 8a/9 du cycle de L'Assassin royal, 2015, 461 pages.

Suite des aventures de Fitz, du Fou, d'Abeille et de tous les personnages des Six-Duchés (voire même d'ailleurs), qui sont désormais bien plus que de simples personnages. C'est d'ailleurs la bonne nouvelle de cette première partie du deuxième tome : tous les personnages sont sympathiques, ou tout du moins appréciables à suivre, même ceux qui semblaient encore un peu en retrait auparavant (Abeille, pour ne pas la citer).

L'autre bonne surprise, c'est que ça bouge de plus en plus et que le prochain tome promet d'être palpitant. C'est logique me direz-vous, et vous auriez raison, mais cela fait tout de même plaisir à voir. Et entendons-nous bien : le tome présent est déjà bien palpitant. Mais le prochain le sera encore plus !

Du côté du négatif, la page est presque blanche. La fin du roman est abrupte, mais c'est là un problème éditorial et non une volonté de l'auteure. Ce petit goût d'inachevé n'en reste pas moins dommageable. Je n'ai pas non plus ressenti d'émotion intense en lisant une des scènes cruciales du livre, scène espérée depuis de nombreuses années et qui ne m'a pas paru si extraordinaire que ça en comparaison de l'impact monumental qu'elle a pour Fitz.

Cela reste néanmoins un défaut à la marge. En Quête de vengeance est un nouveau très bon récit de Robin Hobb avec tous les éléments habituels de la série. Les fans apprécieront et ne retiendront qu'une chose : vivement la suite !

vendredi 21 octobre 2016

George R.R. Martin - Le Chevalier errant / L'Épée lige

Le Chevalier errant/L'Épée lige, George R.R. Martin, 1998/2004, 270 pages.

[Ceci n'est pas une véritable chronique, le livre ayant été lu il y a plusieurs mois et les souvenirs - s'ils en restent - étant donc bien plus flous qu'à l'habitude. Les quelques bafouilles suivantes sont là pour tout de même garder une trace de cette lecture.]

Deux nouvelles dans l'univers du Trône de Fer, avant l'histoire éponyme, mettant en scène Dunk et l'Oeuf. Ayant fait les choses à l'envers, j'avais déjà rencontré les deux personnages dans la nouvelle L'Oeuf de dragon. Et comme pour cette dernière, le niveau est ici aussi au rendez-vous.

La première nouvelle, Le Chevalier errant, est excellente. La seconde, L'Épée lige, est bonne mais un peu en-dessous. Notez que mon jugement sur celle-ci est biaisé : les ressemblances sont fortes avec la nouvelle Le Service des dames de Jean-Philippe Jaworski et j'ai donc eu parfois une impression de déjà-vu (ou plutôt de déjà-lu en l'occurrence).

Mais dans l'ensemble, qu'il est bon de parcourir Westeros sous le format court, en compagnie de personnages moins habituels mais tout autant agréables à suivre ! Deux bons récits qui en plus ajoutent du fond au fond : à lire impérativement pour tous les fans de l'univers. Ou pour le découvrir ?

mercredi 19 octobre 2016

Fredric Brown - Martiens, go home !

Martiens, go home !, Fredric Brown, 1955, 216 pages.

[Ceci n'est pas une véritable chronique, le livre ayant été lu il y a plusieurs mois et les souvenirs - s'ils en restent - étant donc bien plus flous qu'à l'habitude. Les quelques bafouilles suivantes sont là pour tout de même garder une trace de cette lecture.]

L'un des sujets les plus classiques de la science-fiction, l'arrivée d'extraterrestres sur Terre, à la sauce Fredric Brown. Soit quelque chose d'un peu moins classique, mais beaucoup plus amusant. Extraterrestres loufoques, scènes cocasses, absurdités à tous les coins de pages, Martiens, go home ! est drôle.

L'idée de base - simple et efficace - est bonne et fonctionne pendant la majeure partie du roman. On s'amuse, mais pas que : s'il propose une oeuvre humoristique, Fredric Brown en profite aussi pour faire une critique de nombreux aspects de la société, américaine notamment. Ça part un peu dans tous les sens, mais c'est intelligent et ça fait mouche.

Tout semble donc bien aller. Jusqu'au dénouement, malheureusement un peu attendu et décevant. Cela n'enlève en rien au bon moment passé précédemment, mais cela limite l'impact et la postérité de l'oeuvre. Martiens, go home ! ne peut donc pas se targuer d'être un très grand roman. Mais cela reste un récit tout à fait plaisant.

lundi 17 octobre 2016

Cédric Ferrand - Sovok

Sovok, Cédric Ferrand, 2015, 219 pages.

[Ceci n'est pas une véritable chronique, le livre ayant été lu il y a plusieurs mois et les souvenirs - s'ils en restent - étant donc bien plus flous qu'à l'habitude. Les quelques bafouilles suivantes sont là pour tout de même garder une trace de cette lecture.]

Sovok, c'est avant tout un cadre incroyable. Une Russie du futur - les ambulances volantes rendant la chose indéniable - mais un futur qui est loin d'être clinquant. Quasiment un post-apo tant il s'agit d'une lutte contre la pauvreté, contre la saleté, contre le froid. La vie est loin d'être rose dans cette Russie rétro-futuriste : elle est blanche, mais d'un blanc très sombre.

Et dans ce cadre incroyable, l'histoire ne démérite pas et prend peu à peu de l'ampleur. Ce n'est certes pas une histoire incroyable qui se suffit à elle-même et nous tient en haleine à chaque page. Mais elle est parfaite dans sa mise en valeur de son univers. L'un et l'autre fonctionnent car ils sont ensembles.

Sovok n'est peut-être pas le livre de l'année, pas un roman qui prend aux tripes, mais c'est un bon moment à passer, un voyage dans un monde singulier. Et même si ce dernier n'est pas fondamentalement sympathique, on finit tout de même par le quitter avec regret.

samedi 15 octobre 2016

Laurent Genefort - Lum'en

Lum'en, Laurent Genefort, 2015, 299 pages.

[Ceci n'est pas une véritable chronique, le livre ayant été lu il y a plusieurs mois et les souvenirs - s'ils en restent - étant donc bien plus flous qu'à l'habitude. Les quelques bafouilles suivantes sont là pour tout de même garder une trace de cette lecture.]

Quel dommage que je n'ai rien écrit sur ce livre juste après sa lecture. Car Lum'en est un grand livre. Un grand roman, on peut le dire, même si sa forme tient plus du fix-up de nouvelles. Mais un roman tout de même car cette suite de textes forme un véritable tout, uni, logique.

Lum'en n'est pas l'histoire d'une colonisation. Ce n'est pas le peuplement d'une planète, la mise en place d'un système, les problèmes inhérents à la présence humaine. Ce n'est pas un planet opéra centré sur l'homme. C'est un planet opéra au sens le plus littéral : c'est Garance, la planète, qui est au centre de tout et est le personnage principal de ce roman.

Pour autant, et je ne me contredis pas, Lum'en est un récit, des récits, complètement humain(s). C'est bien ça qui fait tout sa force, et peut-être cela qui me m'a manqué auparavant pour apprécier pleinement le travail de l'auteur. Car, parole de quelqu'un qui n'a jamais grandement apprécié les quelques oeuvres de Laurent Genefort qu'il a lu, Lum'en est d'un tout autre calibre et doit être lu, tant pour sa forme que par son fond.

jeudi 13 octobre 2016

Serge Brussolo - Le Syndrome du scaphandrier

Le Syndrome du scaphandrier, Serge Brussolo, 1992, 188 pages.

[Ceci n'est pas une véritable chronique, le livre ayant été lu il y a plusieurs mois et les souvenirs - s'ils en restent - étant donc bien plus flous qu'à l'habitude. Les quelques bafouilles suivantes sont là pour tout de même garder une trace de cette lecture.]

Ce n'est pas avec regret que mes souvenirs de ce roman (?) sont flous. Si l'idée de base - ramener dans la réalité les découvertes faites dans ses rêves - pouvait être bonne, c'est bien tout ce qui est à retenir de ce livre.

Le principal problème est, à égalité, une narration très lourde et une histoire sans intérêt. La lecture n'est ni fluide ni plaisante tant il faut faire des efforts pour parvenir à comprendre l'histoire et à avoir l'envie de la poursuivre. Le récit pourrait avoir un certain côté onirique, mais aucune poésie ou lyrisme ne vient donner un aspect positif à cette sensation de flou.

Un roman très bizarre, mais malheureusement pas dans le bon sens du terme, l'incompréhension et le désintérêt prenant trop rapidement le pas sur la surprise. À éviter.

mardi 11 octobre 2016

Fabien Cerutti - Le Fou prend le Roi

Le Fou prend le roi, Fabien Cerutti, Tome 2/? du Bâtard de Kosigan, 2015, 412 pages.

[Ceci n'est pas une véritable chronique, le livre ayant été lu il y a plusieurs mois et les souvenirs - s'ils en restent - étant donc bien plus flous qu'à l'habitude. Les quelques bafouilles suivantes sont là pour tout de même garder une trace de cette lecture.]

Ah, le plaisir de retrouver une série dont on avait apprécié le premier tome... et de ne pas voir ce plaisir gâché ! Car Le Fou prend le Roi est une nouvelle réussite pour Fabien Cerutti qui parvient à poursuivre les aventures de son Bâtard en étoffant son univers peu à peu.

On retrouve la joie de suivre les péripéties de ce "anti-héros", qui a pourtant bien tout du héros si ce n'est une partie de ses activités. Si l'histoire est cette fois plus dans l'enquête que dans la grande duperie, le charisme du personnage et le respect gagné dans le premier tome ne font pas regretter ce léger changement.

Le troisième tome est en cours d'écriture. Une bien bonne nouvelle !