lundi 29 avril 2013

Osamu Dazai - Soleil couchant

Soleil couchant, Osamu Dazai, 1947, 201 pages.

Il est l'heure, comme chaque fin de mois, d'une lecture dans le cadre du Challenge Écrivains Japonais d'Adalana. Au programme d'Avril : Osamu Dazai.

Je n'étais pas franchement emballé à première vue par l'auteur, à l'exception d'un extrait de sa fiche Wikipédia le disant connu pour son "obsession pour le suicide et son sens aigu de la fantaisie". Malheureusement, suicide oui, fantaisie non, au moins pour le titre sur lequel mon choix s'est porté, Soleil couchant. Un livre choisi pour une raison tout à fait raisonnable : c'est le plus petit que j'ai trouvé (vous pouvez me huer).

Autant le dire tout de suite, je n'ai pas apprécié cette lecture. C'est plat, et il se ne se passe pas grand chose. Ou plutôt, je n'ai absolument pas réussi à accrocher à ce qui se passait. Les personnages ne m'ont pas semblé attachants, et je n'étais absolument pas touché. Pour un livre basé exclusivement sur l'évolution des personnages, c'est gênant. J'ai cherché des raisons pour expliquer cette distance vis-à-vis des héros, et peut-être cela vient-il de la construction du récit, avec des ellipses un peu troublantes.

Je veux bien croire que cela soit une représentation d'une déchéance globale de l'aristocratie nippone, la photographie d'une époque. Mais, hormis peut-être le début, cela ne m'a absolument pas paru spécifique à une classe sociale. C'est simplement le destin morose d'une famille quelconque.

Je n'en rajouterai pas, je pense que vous aurez compris que je n'ai pas aimé. Néanmoins, si vous êtes adepte du genre (même si je ne sais pas trop quel genre), vous pouvez essayer.

vendredi 26 avril 2013

Eoin Colfer - Artemis Fowl 2 : Mission Polaire

Mission Polaire, Eoin Colfer, Tome 2/8 d'Artemis Fowl, 2002, 351 pages.
 
Mission Polaire est le deuxième tome de la série Artemis Fowl, et donc la suite d'Artemis Fowl (le personnage principal est Artemis Fowl, l'auriez-vous deviné pour une série sur Artemis Fowl ?). J'avais bien aimé le premier tome, principalement pour le fait que le héros soit un méchant. Mais la fin et mon intuition m'avaient mis le doute : cela continuera-t-il de la même manière ?

Pas vraiment. Dans ce tome, on retrouve tous les personnages rencontrés dans le premier, obligés de s'allier dans l'intérêt de chacun. Laissons une chance à Artemis, il a besoin de peuple des fées pour retrouver son père, et on peut donc lui laisser le droit de faire une escapade du côté des gentils. Peut-être le retrouverons-nous ensuite plus méchant que jamais ?

D'accord, je n'y crois pas non plus. C'est triste, mais le pauvre petit s'humanise. Un peu plus à chaque fois. Et vu les éléments présents dans Mission Polaire, j'ai peur que ça ne s'arrête pas là. C'est embêtant, parce que le personnage principal du côté du mal, c'était tout de même le gros point fort de ce début de série. Déjà qu'à mon goût il n'y a pas assez de passages concernant Artemis Fowl, si en plus c'est pour le voir se transformer en guimauve, bof.

Je suis un peu dur. Cela reste un livre pour enfants, et cela en suit une ligne habituelle. Il en faut. S'il n'existait plus de livres suivant les schémas classiques, nous ne pourrions pas en avoir qui ne les respectent pas (le non-respect deviendrait le classique, non ?). Dans l'ensemble, cela reste un livre qui se lit facilement, avec toujours quelques bonnes idées. Mais ne vous attendez pas à être globalement surpris.

mardi 23 avril 2013

Daniel Keyes - Les mille et une vies de Billy Milligan

Les mille et une vies de Billy Milligan, Daniel Keyes, 1982, 464 pages.

Si le nom de Daniel Keyes ne vous dit rien, c'est que vous êtes passés à côté d'un must-read absolu : Des fleurs pour Algernon. Je ne sais comment cela peut être possible (non non, je ne l'ai absolument pas personnellement découvert il y a seulement quelques mois...), mais si c'est le cas, vous devez vous ruer dessus immédiatement ! Les yeux fermés ! (sauf au moment de la lecture, bien sûr)

L'ayant lu, je connaissais le talent de Daniel Keyes pour évoquer toutes les facettes d'un être humain, et nous les faire partager et ressentir. Il me semble que ce talent est encore à l'oeuvre ici, bien que la forme soit complètement différente. En effet, outre le fait que cela soit une histoire réelle, tout est raconté de la manière la plus objective et neutre possible. Pourtant, ce qui pourrait sembler être une lecture plate et ennuyante s'avère être prenante et captivante.

Pour ceux qui n'ont pas lu le synopsis, il s'agit de l'histoire vraie de Billy Milligan, individu souffrant de personnalité multiple (grossièrement, plusieurs personnes habitant un même corps), accusé de viols, dont l'histoire fera jurisprudence aux Etats-Unis et la une des journaux pendant des années. Personnellement, je ne saurais expliquer d'où cela vient, mais j'ai toujours été fasciné par les troubles dissociatifs de l'identité. Forcément, je partais avec un à priori positif. Et je n'ai pas été déçu : c'est fascinant, et tout bonnement incroyable.

Attention, c'est un livre qui n'est pas forcément facile d'accès, le sujet n'étant pas des plus gais. Il peut aussi être exigeant d'un point de vue psychologique. Peut-on avoir de l'empathie pour un violeur ? Une maladie excuse-t-elle tout ? C'est un livre qui apporte des faits, et nous laisse des questions personnelles, sur un sujet compliqué. Un livre qui fait réfléchir et qui pousse à vouloir en débattre ou partager plus en profondeur ses avis avec d'autres personnes (si certains sont intéressés, je suis là).

J'ai un seul regret : ne pas avoir l'avis des victimes. Ceci n'est pas de la curiosité malsaine, mais cela aurait été simplement pour apporter un point de vue qui me semble difficilement imaginable. Hormis cela, il ne me semble pas avoir de critiques à émettre. Certains n'accrocheront pas, mais c'est une expérience à tenter (en connaissance de cause).

Convaincu ou non, je ne peux que vous conseiller, si ce livre passe à portée de votre main, d'en lire au moins la préface de Daniel Keyes, qui explique la démarche, la méthode, et les bases de la vie de William Stanley Milligan, dit Billy Milligan.

vendredi 19 avril 2013

Fabrice Colin - A vos souhaits

A vos souhaits, Fabrice Colin, 2000, 382 pages.

Je connaissais Fabrice Colin de nom, pour l'avoir vu cité ici ou là. Il était temps d'essayer, en trouvant une première lecture parmi une impressionnante bibliographie. Pourquoi A vos souhaits ? Parce que la quatrième de couverture parle d'un nain neurasthénique. Oui, je suis capable de choisir un livre pour une aussi petite raison. Réellement, le reste du synopsis ne me tentait pas plus que cela, ça sentait un peu le gros bazar.

Et en effet, il faut rentrer dans cet univers un peu déjanté, où toutes les races se côtoient (nains, elfes, humains, morts-vivants,...) et où le sport national est le Quartek, sorte de course au drapeau où tout est permis (sauf la magie, il y a des règles quand même !). Dans ce monde, une galerie de personnages atypiques (il faut savoir qu'ici les nains sont végétariens et adorent les plantes), auxquels on accroche plus ou moins. Mais il en est un qui ne fait pas débat et ressort du lot : John Moon, personnage principal (et suicidaire). Je ne résiste pas à citer le premier paragraphe du roman :
« La mort par les flammes, pourquoi pas ? Mais le truc un peu gênant avec cette méthode c'est que primo, vous risquez de mettre le feu à toute la maison (ce qui ne m'arrangerait guère dans la mesure où je comptais laisser une lettre d'explication) et que secundo, un type transformé en torche vivante a le plus souvent beaucoup de mal à garder son calme. C'est fou ce que le savoir-vivre passe au second plan dans ce genre de situation. Et moi, je ne tenais pas particulièrement à me donner en spectacle. Mon existence en général était déjà un spectacle. »
C'est un livre globalement amusant, sans grands éclats, mais avec souvent un petit sourire (ayant récemment lu pas mal de livres très drôles, je suis peut-être plus/trop critique, je ne sais pas). L'histoire est bonne et improbable (un peu trop peut-être, ça en devient presque "facile" par moment), et ça se lit bien.

Mais il y a un point négatif. Je pense que ce livre se veut être dans la lignée des grands livres d'absurde à l'anglaise. Sauf qu'il manque un petit quelque chose pour qu'il y arrive. Notamment la consécration d'une super idée qui jalonne tout le récit (et même avant, avec cet « Avertissement : ce roman est totalement dépourvu de cochon. »). Je ne peux pas en dire trop pour ne rien dévoiler, mais il y a une sorte de running gag sur les cochons (et les théâtromanes), qui monte en puissance au fil du récit (aaah, les pages 291-292...), mais qui finit par tomber à plat, un peu oublié. Alors peut-être ai-je raté quelque chose, mais j'ai terminé le livre un peu frustré.

Cela reste un livre agréable, mais qui a raté de peu la possibilité d'être énorme. A lire sans prise de tête, et sans grandes attentes sur de possibles révélations et mystères, sous peine d'être, vous aussi, un peu frustré.

mardi 16 avril 2013

China Miéville - Lombres

Lombres, China Miéville, 2007, 637 pages.

J'avais découvert China Miéville avec The City & The City, un polar prenant et très maîtrisé au niveau de l'histoire, mais qui m'avait un peu rebuté au niveau de l'univers créé. Cette fois-ci, c'est dans un registre et un monde totalement différents que l'auteur opère. Meilleur ou moins bon ? Différent.
« Un merci tout particulier à Neil Gaiman, pour ses encouragements généreux et son indispensable contribution à la fantasmagorie londonienne. En particulier Neverwhere. »
C'est par ces mots que se terminent les "Remerciements" de China Miéville à la fin de Lombres. D'une part, il est toujours bon de voir apparaître le nom de Neil Gaiman. D'autre part, je dois avouer avoir pensé à Neverwhere pendant la lecture. Et pour cause : il s'agit dans les deux cas de fantasy urbaine se déroulant entre un Londres contemporain et un Londres fictif, de l'autre côté du miroir. La comparaison s'arrête là.

J'ai bien aimé Lombres, mais il manque quelque chose pour en faire un grand livre. Peut-être cela est-il le contrecoup de la comparaison avec Neverwhere. Ou peut-être y a t-il trop de jeux de mots. Non, vraiment, j'aime bien les jeux de mots, ça peut être sympa, mais là il y en a trop. C'est simple : à peu près chaque nom de personnage ou de lieu est un jeu de mots. Et cela en fait, puisqu'il y a une petite profusion de personnages (globalement pas super attachants à mon goût, mais sur le nombre vous devrez trouver de quoi vous plaire ; personnellement, mon préféré doit être Bank). Au passage, un grand bravo au traducteur qui a dû bien s'amuser (et souffrir).

Un petit défaut donc au niveau du surplus de jeux de mots. Et un autre dans l'inégalité des rebondissements. Autant certains sont bien trouvés et étonnants, autant d'autres se repèrent bien en avance. Mais le vrai problème, c'est que c'est le cas pour le plus important : la fin. Quand au milieu du roman on sait comment cela va finir (et je ne parle pas de qui va gagner, mais bien de la manière dont cela va arriver), c'est un peu gênant. En fait, cela prend place dans une critique un peu plus générale : le livre est parfois un peu enfantin (deux jeunes filles en héroïnes, ça n'aide pas peut-être). Et de fait, j'ai ensuite vu qu'il est classé jeunesse/young-adult. Ce qui peut expliquer cela.

Mais je chipote un peu. Je peux sembler négatif, mais c'est tout de même un bon livre, ne fuyez pas ! C'est sympathique, les pages se tournent facilement, il y a un paquet d'excellents éléments en second plan, et quelques possibles points avec une double lecture. Et il y a le point positif : les dessins. Dans chaque chapitre (99 en tout), il y a au moins un dessin (de China Miéville lui-même) intégré au récit, représentant un lieu ou un personnage, en tout cas toujours quelque chose ayant un rapport avec ce que vous lisez à ce moment précis. C'est super, et du coup je me demande bien pourquoi cela n'arrive pas plus souvent. On entre beaucoup plus facilement dans l'univers, et c'est beau. Que demander de plus ?

samedi 13 avril 2013

Pierre Pevel - Viktoria 91

Viktoria 91, Pierre Pevel, 2002, 186 pages.

J'ai découvert Pierre Pevel sur le blog Naufragés Volontaires. Alors, pour me faire une idée de cet écrivain français (oui madame, oui monsieur, français !) et ne pas commencer directement par une trilogie, je me suis lancé dans la lecture de Viktoria 91. D'autant plus que la couverture n'est pas désagréable. Un peu bizarre peut-être (je n'ai toujours pas compris d'où sort la main noire à gauche), mais j'aime bien le style.

Viktoria 91 se déroule dans un univers steampunk. Et je vous dis ça en toute non-connaissance de cause, c'est juste ce que j'ai lu quelque part. Mais comme le steampunk semble être, grossièrement, un univers victorien/XIXème siècle où la technologie est bien plus évoluée qu'à la normale. Ce qui correspond particulièrement bien à ce livre, se déroulant dans un Londres de 1891 très réaliste, à l'exception des androïdes servant de cochers ou de policiers. Et franchement, je me demande pourquoi je ne lis pas plus de littérature de ce genre (volontairement du moins), parce que l'univers est quand même vachement classe.

Le premier point fort est donc cet univers steampunk. Encore plus avec l'apparition (en filigrane) de Jack l'Eventreur et Sherlock Holmes, qui positionne clairement le texte dans une époque. Et le clin d'oeil est sympathique. Mais tout cela ne peut pas exister sans le deuxième point fort (tout en faisant partie du premier) : le style de Pierre Pevel. Je ne saurais l'expliciter clairement, mais cela colle parfaitement avec l'univers, et il s'en dégage une ambiance toute particulière. De plus, on sent que le monsieur maîtrise parfaitement son histoire.

C'est donc un bon livre, un bon polar. Puisque je ne l'ai pas encore dit, mais c'est un polar, prenant et au rythme soutenu, avec une pointe de mystère bien dosée. Mais il y a tout de même un petit problème : la fin. Et la fin, c'est quand même quasiment le plus important. C'est assez difficile de critiquer une fin sans trop en dévoiler, je vais donc être flou. Oui, elle apporte des réponses, mais je trouve qu'elle tranche trop par rapport au reste du récit, et cela gâche un peu l'atmosphère qui se dégageait. Dans le même temps, cela apporte une part de réflexion et l'idée n'est pas mauvaise, mais je ne sais pas, le contraste m'a un peu gêné.

Malgré tout, c'est un livre sympathique, qu'on lit en passant un bon moment. Et qui me donne envie, bien que le reste de son oeuvre semble différente, d'aller voir d'un peu plus près les autres livres de Pierre Pevel.

mercredi 10 avril 2013

Terry Pratchett & Neil Gaiman - De bons présages

De bons présages, Terry Pratchett & Neil Gaiman, 1990, 441 pages.

Prenez l'auteur d'un monde légendaire. Prenez un deuxième génie de la fantasy humoristique. Faites-les travailler ensemble. Savourez une perle. Enfin, pas une vraie perle, un livre. Mais un super livre. Et même un peu plus que super.

Terry Pratchett est un auteur que j'ai envie de lire depuis longtemps. Sauf que s'attaquer aux Annales du Disque-Monde, cela fait un peu peur (mais je commencerai un jour, je le sais). Neil Gaiman, je suis déjà tombé sous le charme, c'est juste fantastique à chaque fois. Du coup, De bons présages était une bonne manière pour moi de débuter avec l'un, tout en s'assurant du plaisir avec l'autre. Au passage, les livres à quatre mains ne sont pas choses communes, et pour ceux que ça intéresse il y a quelques infos sur la méthode de celui-ci ici, c'est intéressant (et drôle).

Mais parlons de l'histoire en elle-même. Le livre commence par narrer l'arrivée sur Terre du fils du Seigneur des Ténèbres, par qui l'Apocalypse doit arriver, 11 ans plus tard. Sauf que ce n'est pas du goût des émissaires du Bien et du Mal présents ici-bas : Aziraphale, ange et libraire, n'a pas envie de voir la planète sombrer dans le chaos ; Rampa, démon aimant le XXème siècle mais détestant le XIVème, n'a pas trop envie de quitter ses habitudes et son terrain de jeu favori (et oui, ce sont les deux personnages présents sur la couverture... elle n'est pas forcément très belle, mais ça annonce bien le côté loufoque du livre). Et rapidement, de onze ans de délai, nous allons les suivre dans les derniers jours avant la fin du monde.

Enfin, nous ne suivons pas que ce duo magique, mais aussi l'Antéchrist et sa bande de copains, les cavaliers de l'Apocalypse, une descendante de la prophétesse Agnès Barge,... un bon paquet de personnages, mais avouons-le, personne n'atteint le niveau d'Aziraphale et de Rampa. D'ailleurs, le milieu du livre où les deux ne sont pas présents est surement le seul passage légèrement en dessous (mais légèrement en dessous du génie à l'état pur, donc c'est encore bon).

Ce livre a tout ce qu'on peut attendre d'un bon livre : des personnages géniaux, une histoire captivante avec du suspense et de l'action, de l'humour sous différentes formes, du rythme (via notamment les nombreux changements de points de vue), quelques réflexions bien placées sur notre époque,...

Pas encore convaincu ? J'ai le argument décisif. Au sein des grandes parties/chapitres (correspondants aux différents jours restants), pour changer de personnage, il n'y a pas juste un saut de trois lignes. Non, au sein de ce blanc, il y a un petit dessin, qui change en fonction de la situation. C'est le détail qui tue et qui est super sympa.

dimanche 7 avril 2013

Eoin Colfer - Artemis Fowl

Artemis Fowl, Eoin Colfer, Tome 1/8 d'Artemis Fowl, 2001, 328 pages.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman "Jeunesse". Enfin, je crois (qu'il est "jeunesse" et que cela fait longtemps), vu que les catégories et moi, cela fait 42. Surtout que "Jeunesse" ne veut pas dire grand chose selon moi, et que les critères d'adhésion sont souvent assez obscurs. Mais peut-être qu'avoir un héros de 12 ans fait rentrer cette série directement dans cette catégorie ? Enfin, le problème est mineur, l'essentiel étant que le livre soit bon. C'est le cas.

Je connais Artemis Fowl de nom depuis longtemps, mais je n'avais jamais essayé. Pourquoi ce changement ? Parce qu'Eoin Colfer a écrit Encore une chose.... La suite de H2G2, la trilogie en cinq volumes de Douglas Adams (saga à lire absolument si ce n'est pas déjà fait, ou à relire parce que c'est vraiment bon). Tout inculte que je suis, je n'ai découvert ce fait il n'y a pas si longtemps. Hésitant à lire Encore une chose..., j'ai voulu me faire une idée de l'auteur, et nous voici donc devant le tome 1 d'Artemis Fowl.

Tout le génie de ce livre repose sur une chose : le héros n'en est pas un. Artemis Fowl est le méchant de l'histoire. Comme voulez-vous ne pas aimer ce livre une fois que vous apprenez cela ? Vous ne pouvez pas, et vous rêvez d'avoir connu ce livre quand vous étiez enfant, parce que c'est réellement innovant. Et bien qu'il soit un personnage attachant, il n'en devient pas gentil pour autant (pas pour l'instant en tout cas, même si je redoute un peu les tomes suivants). Croisement entre Arsène Lupin et Sherlock Holmes, il est doté de la même intelligence supérieure que ces mythes. Sauf que lui décide, en bon irlandais qu'il est, de s'attaquer au peuple des fées.

Artemis Fowl est une raison suffisante pour lire Artemis Fowl. Mais à ses côtés, on retrouve un paquet de personnages haut en couleur, et souvent non-manichéen. D'ailleurs, là est une chose bizarre : il y a pas mal de choses innovantes et rares, et dans le même temps des ficelles plutôt usées et "bateaux". C'est peut-être là qu'on passe dans le rayon "Jeunesse". Enfin, même si l'histoire peut sembler parfois un peu gentille et facile (avec notamment quelques passages un peu trop "bons sentiments"), le tout est relevé par un rythme soutenu et de nombreuses pointes d'humour (surtout pour les bonnes réparties, je suis moins fan des situations...).

Et les symboles sur la couverture veulent véritablement dire quelque chose. Le sens du détail, c'est beau, non ?

mercredi 3 avril 2013

Yōko Ogawa - La formule préférée du professeur

La formule préférée du professeur, Yōko Ogawa, 2003, 247 pages.

Le mois de mars est terminé, mais j'inclus tout de même cette lecture dans le cadre du Challenge Écrivains Japonais d'Adalana, en tant que troisième pierre de mon triptyque Yōko Ogawa. Parce que oui, même si mes deux premières lectures de recueils de nouvelles (Le réfectoire un soir et une piscine sous la pluie et La mer) ne m'ont pas emballé, j'ai persisté dans mon idée, et j'ai lu La formule préférée du professeur. En espérant qu'un roman saura plus me satisfaire.

Pourquoi ce roman ? Et bien, parce qu'il fallait choisir. Et je crois que j'en avais déjà vaguement entendu parler (ou lu quelqu'un en parler, plus vraisemblablement), le titre ne m'était pas inconnu. Après un coup d'oeil à la quatrième de couverture (qui est diablement complète), je fus suffisamment intrigué pour avoir envie d'en savoir plus. A raison. C'est beau. C'est dur et c'est beau. Je ne sais pas quoi dire de plus.

Le livre tourne autour de trois sujets principaux : la maladie du professeur, les mathématiques et le baseball. Ça ne fait pas forcément rêver, mais ces deux derniers sont traités de manière à être compris par le plus grand monde (peut-être un peu moins pour le baseball, mais les détails sont peu importants pour comprendre le sens global). Je ne vais pas aller jusqu'à dire que cela nous fait aimer les mathématiques et que tout devient clair. Mais quand même, on voit les choses un peu différemment. Le sujet est très bien amené (tout est question d'approche) et bien plus sympa et beau qu'il peut y paraître au premier abord.

Mais l'essentiel reste la maladie du professeur, qu'on va être amené à comprendre plus concrètement au fil des pages. Une augmentation de notre compréhension de l'horreur de la situation qui va aller de pair avec une hausse de notre empathie pour ce professeur. Ainsi que pour cette aide-ménagère et son fils qui lui deviennent dévoués. On suit leurs vies, et on les sent vivants, réels. Et on ressent des choses (enfin ! je le savais qu'Ogawa était capable de faire passer des sentiments).

Je le vends très mal (encore plus que d'habitude), mais c'est un livre à lire. Il n'est pas très long, juste comme il faut. Entre joie et tristesse, une belle histoire d'amitié intergénérationnelle. Du concret saupoudré d'une touche de poésie, sur tous les sujets.