dimanche 21 juillet 2013

Estelle Faye - Porcelaine : Légende du Tigre et de la Tisseuse

Porcelaine : Légende du Tigre et de la Tisseuse, Estelle Faye, 2013, 274 pages.

Il y a quelques mois déjà, Kissifrott, le Dévoreur de livres, m'avait fait découvrir Porcelaine. Intéressé, je m'étais dit qu'à l'occasion, il me faudrait le lire. Il faut bien l'avouer, la couverture est splendide et la quatrième de couverture intrigante. Pourtant, bien que Vert m'ait permis un rappel, il m'aura fallu un peu de temps avant de m'y mettre.

Ai-je eu un peu d'appréhension sur le "Où ?" et le "Quand ?" de cette histoire ? Peut-être. Mais n'en ayez pas, il n'y a pas de raison. L'action prend place en Chine. Que dire, hormis que c'est sympa et que ça change. C'est un territoire qui est à ma connaissance étonnamment peu utilisé (à l'exception de la littérature asiatique évidemment). On s'y habitue très bien, et cela n'est absolument pas dérangeant. Et n'ayez crainte, il n'y a pas des dizaines de noms chinois à mémoriser (y a t-il plus de 10 personnages déjà ?). Concernant le temporalité de l'action, il faut préciser une chose par rapport à la quatrième de couverture : l'histoire ne se déroule pas pendant quinze siècles. Non, elle se déroule pour une première partie au IIIème siècle, puis dans une seconde partie au XVIIIème siècle.

Porcelaine porte très bien son sous-titre, Légende du Tigre et de la Tisseuse. C'est vraiment ça, une légende, un conte. On entre dans une ambiance aux accents merveilleux et fantastiques. C'est calme et c'est beau. La magie elle-même n'est pas assénée violemment, mais par petites pointes, tout en douceur. Ce livre est à la fois reposant et dépaysant. A cela s'ajoute le fait de suivre une troupe de théâtre ambulante, un synonyme d'aventures en mouvement. Je ne saurais bien l'expliquer, mais vous aurez surement compris que l'élément essentiel pour moi de ce roman est l'atmosphère qui s'en dégage.

L'histoire en elle-même, sortie du contexte, est presque classique. Grossièrement, c'est un triangle amoureux, entre Xiao Chen, jeune homme-tigre, Brume-de-Rivière, fille-fée du IIIème siècle et Li Mei, tisseuse exceptionnelle du XVIIIème siècle, avec d'un côté un amour qui se crée petit à petit et de l'autre un amour qui tourne à la haine. On a un peu de tout (de l'amour se cherchant, de l'amour contrarié, de l'amour s'apprivoisant,...), mais ça n'est pas mielleux ou gnan-gnan. Tout est plus dans le non-dit et la subtilité, c'est à la fois central et en retrait. Du coup, ça passe plutôt bien. Un seul petit regret peut-être : la trop faible utilisation de la porcelaine, qui s'avère pourtant vitale. J'aurais bien vu ça avoir une place un peu plus importante (d'accord, j'avoue que j'avais imaginé quelque chose avec des inspirations du côté de La Mécanique du coeur de Mathias Malzieu).

Au final, bien que ce ne soit pas une histoire pleine d'actions et de rebondissements, pour ne pas dire aux accents sentimentaux, j'ai complètement accroché. J'ai été conquis par l'atmosphère de calme et de simplicité. J'ai eu l'impression de voyager et de m'évader. Que demander de plus ?

4 commentaires:

  1. Je me suis fait un peu la même réflexion, elle aurait pu parler encore plus de porcelaine (mais bon c'est l'ancienne historienne de l'art en moi qui était bien contente qu'elle en parle dans le prologue dans mon cas xD)

    Sinon dans le domaine fantasy en Chine, tu as la magnificence des oiseaux de Barry Huggart, une sorte de polar humoristique vraiment sympa aussi.

    RépondreSupprimer
  2. Je prends note de la suggestion !

    RépondreSupprimer
  3. Je tenteerais bien, même si mon premier essai de l'auteure m'avait refroidi. Néanmoins, un autre test en nouvelle m'avait enchanté. A voir donc. Beau livre sinon.

    RépondreSupprimer
  4. Beau livre dans tous les sens du terme ! =)
    Il faut le tenter.

    RépondreSupprimer