mardi 18 juin 2013

Roy Lewis - Pourquoi j'ai mangé mon père

Pourquoi j'ai mangé mon père, Roy Lewis, 1960, 181 pages.

Je ne sais pas si je peux parler de relecture. Enfin, si, littéralement c'est une relecture, puisque je l'avais déjà lu il y a quelques années. Mais, même si j'avais une idée globale de l'histoire, je n'aurais pas été capable d'en donner un avis. Pour combler ce manque, quelqu'un a eu la gentillesse de me le mettre entre les mains, en me faisant comprendre qu'il était impensable que je ne puisse pas le considérer comme un grand livre. Soit, allons-y.

C'est indéniablement un bon livre. C'est bien écrit, et c'est intéressant. Par contre, je ne l'ai pas trouvé hilarant. J'ai souri gentiment, il y a des choses très bien trouvées, mais jamais plus. Voilà. A la prochaine. Ok, je vais essayer de développer, même si je ne sais pas trop quoi dire. Ce livre est une sorte de grande métaphore de notre époque. Ou bien est-ce l'époque précédente, vue la date de publication ? C'est une chose vraiment étonnante : pour un livre qui traite de notre monde, et presque d'actualité, il n'est absolument pas daté, il aurait tout aussi bien pu être écrit aujourd'hui. Cela peut peut-être s'expliquer par le fait que cela parle plutôt de généralités, mais tout de même, ça veut dire qu'on a pas vraiment évolué (d'une certaine manière au moins).

Le grand intérêt de ce livre est forcément la double lecture qu'on peut en avoir. Sauf que moi, petit esprit un peu idiot (qui a dit beaucoup ?), je ne peux pas vraiment dire avoir tout compris. Enfin, si, dans l'ensemble je pense avoir saisi les références, et j'ai eu de quoi réfléchir. Mais il y a une chose qui me pose problème, c'est que je n'arrive pas à savoir s'il y a une conclusion ou une morale à en tirer. L'auteur cherche t-il à passer un message ? Ou est-ce juste pour laisser chacun penser et en conclure ce qu'il veut ? Si c'est la première hypothèse, je dois avouer que c'est un petit peu flou pour moi... (pour la deuxième hypothèse aussi, mais c'est moins grave)

J'ai un autre problème qui va avec celui-ci : j'ai toujours peur d'aller chercher trop loin. De m'inventer des histoires tout seul. Ce qui n'est pas obligatoirement un mauvais problème, un livre étant là pour stimuler l'esprit. Bref. Il faut que je couche par écrit mes idées, pour pouvoir les contredire une prochaine fois. Personnellement, je pense que la métaphore globale incite à se méfier des apparences. Et plus précisément d'où vient le danger. Edouard, symbole des découvertes et des technologies, peut apparaître comme le danger, notamment par son insouciance. D'autant plus si l'on associe le feu préhistorique à notre nucléaire. Néanmoins, la fin du livre (que je ne dévoilerai pas, mais qui est évidente...) m'amène à penser que le danger n'est pas Edouard, qui symboliserait plutôt la recherche fondamentale, naïve, mais ses enfants, qui cherchent à récupérer ses idées pour en tirer un profit personnel. Alors que tout au long du livre, on éprouve plutôt de l'empathie pour Ernest et ses frères, que l'on suit dans leurs péripéties et qui cherchent à protéger les autres (et eux-mêmes) des catastrophes paternelles. D'où l'idée finale qu'il faut se méfier d'où est véritablement le danger.

Ce n'est qu'une petite idée, mais qui m'a permis de trouver une finalité à ce livre (là où il n'y en a peut-être pas). Même si je suis sûr que je pourrais me contredire en le relisant avec l'idée en tête... Il y aurait d'autres choses à dire, comme se demander ce qu'il faut comprendre de la critique des écologistes (Back to the trees !), mais ça sera pour une prochaine fois. C'est là qu'on peut dire que ce livre est un grand livre : il apporte énormément de réflexions, de questions à se poser, plus intéressantes les unes que les autres. Du coup, si vous avez d'autres avis, ou si vous voulez en parler, n'hésitez pas ! ;-)

2 commentaires:

  1. Il est vraiment génial ce livre. Je l'ai lu quand j'étais ado, j'en garde un excellent souvenir.

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  2. Un livre sympa à relire aussi, surtout qu'il n'est pas figé, il peut évoluer avec l'époque et avec nous-mêmes (dans l'approche qu'on en a).

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