jeudi 2 mai 2013

Jacques Sternberg - 188 contes à régler

188 contes à régler, Jacques Sternberg, 1988, 378 pages.

Je n'avais jamais entendu parler de Jacques Sternberg. En tout cas pas avant de voir que Lune classe 188 contes à régler parmi ses livres à sauver en cas de fin du monde. Et oui, le gros 42 qu'on peut voir à la fin de sa chronique est un argument pour la lecture de ce livre (je n'ai jamais admis être logique et rationnel).

J'ai donc essayé ce livre, ou plutôt ce recueil. Car comme son nom l'indique, Jacques Sternberg nous livre 188 histoires (je ne les ai pas comptés, mais j'ai confiance), des nouvelles (peut-on dire nouvelles ?) brèves, pouvant faire une ligne ou quelques pages, pour une moyenne globale et à vue d'oeil de 1 page.
Les clichés
« D'après les estimations, 250 000 japonais eurent le temps et l'idée de prendre un cliché de l'explosion atomique qui devait les tuer et raser Tokyo à la fin de la guerre sino-japonaise de 2014. »
Il y a un peu de tout parmi ces brefs contes, mais on peut définir des grands thèmes récurrents : la science-fiction (inventions, autres planètes, extraterrestres,...), le nautisme, la guerre (notamment 39-45 et les camps), le sexe, le cinéma, Dieu. Mais plus que des thèmes, ce qui revient au fil de toutes les pages, c'est un pessimisme et une ambiance très sombre. Jacques Sternberg dépeint des humains méchants et mauvais, une société où tout va mal et où rien n'ira mieux. Soyez prévenus, c'est plutôt dur.

C'est une expérience toute particulière que de lire ce livre. On est continuellement à la frontière entre l'humour très noir, le sarcasme, et l'envie de se suicider. Il y en a un paquet qui m'ont plu, et m'ont fait rire (noir ou jaune, au choix). Le ton est critique et acerbe, et ça fonctionne. Mais il y en a d'autres où j'ai eu plus de mal (souvent celles où il est plus question de pure science-fiction il me semble). Ce qui est normal je pense, pour un livre qui comporte 188 textes différents. On peut difficilement tout mettre au même niveau.

Au final, cela donne une plutôt bonne lecture, avec des hauts et des bas. Un livre parfait pour piocher dedans de temps à autre, à condition de ne pas être d'humeur trop morose.
L'invention
« Il avait inventé une petite antenne portable qui supprimait radicalement les pensées parasites du cerveau humain.
Il l'essaya avec succès sur sa propre personne. A peine avait-il donné le contact qu'il ne pensait plus qu'à la mort, à l'inutilité de toute entreprise, à la vanité d'avoir mis au point un engin révolutionnaire. Le temps de penser à couper le contact, il s'était suicidé. »

3 commentaires:

  1. C'est de la bonne ! ça me fait plaisir de t'avoir donné envie de le lire et petit conseil du jour : mets le dans tes toilettes, ça permet d'en lire une de temps en temps :p

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    1. Merci à toi ! Même si je ne pense pas l'avoir autant aimé que toi, c'est tout de même une bonne découverte.
      Et bonne idée, c'est clairement un livre fait pour les toilettes ! =O

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  2. J'ai aussi un recueil de Sternberg en lecture dans un coin de la maison. J'aime beaucoup cet humour noir. Si je tombe sur celui-ci, je l'essayerai aussi.

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