lundi 4 février 2013

Clifford D. Simak - Demain les chiens

Demain les chiens, Clifford D. Simak, 1944, 311 pages.

En m'informant sur Des milliards de tapis de cheveux, j'avais lu qu'on y trouvait un système de "nouvelles cohérentes" (oui, si on veut..), tout comme, notamment, Demain les chiens. Une bonne raison d'essayer ce livre. Même si ce genre d'attente préalable peut jouer sur l'avis qu'on va se faire d'un livre. Elle va jouer. Surtout quand on se rend compte que Demain les chiens n'a aucun rapport avec l'oeuvre d'Andreas Eschbach.

Ok, "aucun rapport" est peut-être un peu exagéré. D'accord, on peut dire qu'il s'agit de nouvelles, et qu'elles sont liées entre elles pour créer quelque chose de plus grand. Mais c'est vraiment différent. Il y a un point primordial, selon moi, de distinction : dans Des milliards de tapis de cheveux, on rentre dans un univers, au fur et à mesure, et on avance avec chaque chapitre ; dans Demain les chiens, on rentre, on sort, on va plus loin, on re-rentre, on re-sort, etc.
Et c'est à force d'écrire (hop, vous avez le droit au making-off de la chronique en même temps que la chronique) que je comprends enfin la différence : dans le premier, je n'ai vu qu'une histoire, avec beaucoup de personnages ; dans celui-ci, je vois plusieurs histoires différentes.

Revenons sur le livre en lui-même : nous sommes face à 8 nouvelles se déroulant à des époques différentes, mais avec un élément commun : la famille Webster. Le tout entrant dans une histoire commune, ou plutôt dans l'Histoire commune. En effet, il semble que ce recueil soit une sorte de mythologie pour chiens, les récits traditionnelles sur leurs origines.
Soit. L'idée est bonne. Mais elle ne nous apporte, à nous humains, rien. On nous offre cela comme des mystères, les notes entre les nouvelles parlent des différentes interprétations des philosophes canins,... Sauf que pour nous, ce sont juste des histoires de science-fiction.

Tout cela m'a un peu gâché la lecture. J'ai d'abord attendu longtemps l'arrivée des chiens (avec un vrai rôle) dans les nouvelles, puis j'espérais quelque chose qui pourrait me faire lire ça comme une bible canine, je cherchais le mystère et la recherche. J'ai fini le livre en cherchant toujours, avec un goût bizarre en bouche.
Pourtant, il n'est pas mauvais. Pire : plus j'y pense, plus il me parait bon. L'histoire est vraiment originale, il y a de bonnes idées (si vous avez l'impression que j'écris souvent cette phrase, sachez que moi aussi), et ça peut même tenir debout en tant que tradition canine.

Mais pourquoi, pourquoi nous le vendre ainsi ? Pourquoi me gâcher le plaisir que j'aurais eu en lisant simplement un livre dont l'histoire aurait été la montée de la civilisation canine ? Pourquoi m'obliger à ne même pas savoir en définitive ce que je pense de ce livre ?

2 commentaires: